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Pascal Chivet, comédien et auteur à succès

Après le succès de NAO, la pièce qui a mené la troupe de théâtre boulonnaise Les Thibautins jusqu’au théâtre Sébastopol à Lille, Pascal Chivet, comédien et auteur, renouvelle l’essai avec sa nouvelle pièce « Mon banquier à découvert »

Temps de lecture: 5 min

ussi discret que possible quand on le croise dans la rue, le comédien boulonnais rayonne littéralement dès qu’il monte sur scène. Pascal Chivet, est le fruit d’une rencontre entre le monde de la banque et le monde du théâtre amateur, et qui a aussi donné naissance à la compagnie des Thibautins.

En janvier, la troupe des Thibautins va tourner dans les Hauts-de-France avec la pièce « Mon banquier à découvert », la nouvelle création de Pascal Chivet, qui sera aussi présentée à la Comédie de Lille.

affiche mon banquier a decouvert

Mais remontons 25 ans en arrière, quand Dominique Pérard, un collègue de Pascal à la Caisse d’Épargne de Boulogne, lui a demandé de remplacer, au pied levé, le premier rôle dans une pièce montée par les Thibautins, une association de parents d’élèves... Une révélation et une véritable renaissance pour celui qui se définissait alors lui-même comme l’incarnation de celui qui n’ose pas.

Quelle a été votre première impression ?

J’ai été élevé avec l’émission Au théâtre ce soir et j’adorais le théâtre, sans imaginer pour autant devenir un jour comédien moi-même. Pourtant, quand Dominique m’a demandé de me glisser dans la peau du 1er rôle, je me suis dit : ça, je saurais le faire ! J’ai passé une audition devant Philippe Harbart, qui lui avait déjà de l’expérience comme metteur en scène. Ce fut le début d’une magnifique collaboration, le début de la troupe des Thibautins.

Le théâtre est devenu votre passion, presque un métier ?

Á partir de là tout s’est enchaîné. Chaque année, nous montions une nouvelle pièce. C’était une passion, oui, mais pas mon métier pour autant. C’était trop compliqué de tout laisser tomber avec une famille à charge. Mais le théâtre est vite devenu le moteur de ma vie. Puis, j’ai rencontré Jean-Jacques Bricaire, directeur du théâtre Marigny à Paris, et co-créateur avec Pierre Sabbagh, de l’émission Au Théâtre ce soir. Il est devenu mon parrain des planches et il m’a accompagné pendant plus de 20 ans (il est décédé en 2012, ndlr). J’étais passionné et pugnace aussi. J’ai fait en sorte de développer au maximum les tournées pour faire connaître la troupe.

Le premier point fort de votre carrière, c’était quand ?

Quand on a monté Cher trésor, la pièce de Jean-Jacques Bricaire. On avait vraiment progressé et la pièce nous a apporté une première reconnaissance des professionnels du métier.

La première création originale des Thibautins ?

L’emprunt Russe. Une pièce que j’ai co-écrite avec Dominique Ghesquière. J’ai beaucoup appris à son contact et l’écriture de cette pièce a été révélatrice : j’avais trouvé mes marques comme comédien, je voulais passer à autre chose.

J’ai commencé à écrire mes propres pièces et je les soumettais à Bricaire. Il y a eu un essai, puis deux, trois... et lui m’invitais à persévérer.

C’est l’autre rencontre importante de ma carrière après Philippe Harbart. C’est avec elle ( Sylvie Danger est comédienne et auteur. Elle a repris la Revue boulonnaise cette année, ndlr) que j’ai trouvé le style qui me sied comme un gant. De la comédie toujours, mais en version originale.

Nous avons co-écrit un sketch, nous l’avons interprété ensemble et le succès était au rendez-vous. Ce binôme avec Sylvie était ma première incartade à l’extérieur de la troupe. Puis nous avons écrit « Un amour déchaîné » et là, Jean-Jacques Bricaire m’a dit : « tu tiens le bon bout, continue ! » Il y a eu ensuite « Le bonheur en camping car », un vrai carton !

dessous chics

À partir de là, vous étiez plus à l’aise dans l’écriture ?

Plus de dix ans s’étaient écoulés depuis mes premiers pas sur scène. J’étais adoubé comme auteur par mon mentor. Quand j’ai écrit NAO, dés le départ, j’ai eu le sentiment que ça allait fonctionner !» La pièce a tourné dans le boulonnais et le succès était au rendez-vous. Hamdi Vardar, directeur de la Comédie de Lille est venu nous voir jouer à Saint-Martin. Il a dit : « Je vous achète NAO, mais il va falloir l’adapter pour 4 comédiens et changer le nom pour : Dessous chics, négociations chocs ! »

J’ai assuré la mise en scène. Le 31 décembre 2017, j’ai du remplacer l’un des comédiens au pied levé. La boucle était bouclée, vingt ans après mes débuts je jouais à Lille dans une pièce qui avait rassemblé près de 7 000 spectateurs.

Le 31 décembre 2018, on a touché du doigt le Saint Graal. Hamdi Vardar et le théâtre Sébastopol ont produit la pièce avec les Thibautins. Qu’une troupe amateur joue un 31 décembre au théâtre Sébastopol, c’était du jamais vu ! Le 31 décembre prochain, on recommence l’aventure avec « Le nouveau testament », la pièce de Sacha Guitry.

La troupe prête à se lancer dans l’aventure de «
Mon banquier à découvert
»
La troupe prête à se lancer dans l’aventure de « Mon banquier à découvert »

C’est vrai ! Maintenant j’ai un problème avec le mot amateur. La vérité est qu’aucun d’entre nous n’est devenu comédien professionnel mais nous avons progressé ensemble. Plus de 60 comédiens sont passés dans les rangs des Thibautins et plusieurs sortent du lot. Mais l’important, c’est de conserver de l’humilité car c’est une notoriété certes, mais régionale. Et comme disait Michel Galabru : « Dans 100 ans, qui s’en souviendra ? »

est comédien au sein d’une troupe de théâtre amateur du boulonnais, Les Thibautins, créée il y a 25 ans. Ce sont des spécialistes du théâtre de boulevard.

est la dernière création originale de Pascal Chivet, qui est aussi auteur. La pièce va tourner cette année dans la région.

le 10 janvier au théâtre Monsigny à Boulogne-sur-Mer. Le reste de la tournée sur : www.http://lesthibautins.fr/

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