Arras-Thalys: le procès des terroristes débute
Le 21 août 2015, une tentative d’attentat se produit dans le Thalys reliant Amsterdam à Paris. Elle est déjouée par des passagers. Le train est évacué en gare d’Arras. Du 16 novembre au 18 décembre, le tireur et trois autres personnes sont jugés. L’Avenir de l’Artois vous propose un dossier spécial.


L’année 2015 restera gravée comme une année noire pour la France en matière de terrorisme.
Le 21 août, soit trois mois avant la tragédie du Bataclan et des terrasses parisiennes, une attaque est déjouée dans un Thalys.
Une affaire jugée du 16 novembre au 18 décembre 2020 à Paris. Sur le banc des accusés, quatre personnes. D’abord, le tireur, Ayoub El Khazzani. Il répondra de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Son avocate, Me Sarah Mauger-Polak, a promis qu’il parlerait lors du procès.
Quatre hommes clés
Deux autres hommes, Bilal Chatra et Mohamed Bakkali, ont été renvoyés devant le tribunal par les juges antiterroristes. Ce pour complicité de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Enfin, le quatrième homme, Redouane Sebbar, également connu sous l’identité de Redouane El Amrani Ezzerrifi, sera jugé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il aurait participé aux préparatifs de la fusillade dans le train, tandis que Mohamed Bakkali est considéré comme un logisticien essentiel de la cellule jihadiste.
Dans cette enquête, Bilal Chatra avait été mis en examen pour avoir joué le rôle de passeur pour El Khazzani, lors de son retour de Syrie au milieu du flux de migrants. El Khazzani avait alors pour compagnon de voyage un certain Abdelhamid Abaaoud, personnage central dans les attentats de Paris du 13 novembre 2015.
Un carnage évité
Le 21 août 2015, Ayoub el Khazzani avait ouvert le feu dans le Thalys vers 17h50, à hauteur de Oignies. Il était monté à bord en gare de Bruxelles, avec sur lui une Kalachnikov, neuf chargeurs pleins et un pistolet Luger. Deux personnes ont été blessées par l’assaillant, rapidement maîtrisé par des passagers, dont des militaires américains en vacances. La tuerie de masse est évitée.
Le train s’arrête alors en catastrophe en gare d’Arras. Ballet des secours, des forces de sécurité, passagers évacués, dont Spencer Stone torse nu et couvert de sang… Les quais deviennent le théâtre de scènes qu’on ne pensait jamais voir ici.
Par la suite, les héros américains, Spencer Stone, Alek Skarlatos et Anthony Sadler, écrivent un livre qui attire l’attention du réalisateur Clint Eastwood. Ce dernier décide d’en faire un film le plus proche possible de la réalité, en tournant à Arras.