La vaccination massive, une mesure soutenue par Napoléon
À Boulogne, la statue du docteur Jenner trône aux pieds des remparts. Il a découvert le vaccin contre la variole testé avec succès sur des petites boulonnaises. Autre époque même problématique, pour éradiquer la maladie une campagne massive de vaccination fut soutenue par Napoléon*.


La statue du docteur Edward Jenner ( Scientifique et médecin anglais -1749-1823), figure en bonne place aux pieds des remparts de la ville fortifiée de Boulogne-sur-Mer. Un signe de reconnaissance de la ville à celui qui aura sauvé bien des vies.
Des premiers tests à Boulogne-sur-Mer
Le docteur Jenner est à l’origine de la découverte de la vaccine. Son traité publié en 1798 proposait un traitement pour lutter contre la variole, une maladie contagieuse qui faisait des ravages à l’époque.
Un collègue de Jenner, le docteur Woodwill est invité par le gouvernement Français à faire des démonstrations de vaccination. Il lui vient ainsi l’idée de le faire en débarquant à Boulogne-sur-Mer, accompagné du docteur Newell, un praticien exercant sur place.
Trois petites boulonnaises sont aussitôt vaccinées et le résultat est bientôt reconnu satisfaisant et le vaccin validé. Dés lors, environs 250 enfants furent vaccinés. On observe que ces opérations ont pu se dérouler alors que la France et l’Angleterre étaient en guerre...
Napoléon soutient le vaccin
Sensible au danger que représente la variole, et au succès rencontré par le vaccin, Napoléon soutient le Comité central de vaccine qui s’est constitué le 11 mai 1800 avec pour président, le docteur Ignace Guillotin, (connu pour avoir fait adopter la guillotine sous la Révolution).
Guillotin va militer pour une vaccination systématique mais difficile d’en faire une obligation...
Le 6 mars 1803, Antoine-Augustin Parmentier, pharmacien et agronome, estime qu’il faudrait rendre cette pratique universelle mais, restant fidèle au principe républicain, refuse de l’imposer aux parents.
Et Napoléon dans tout ça ?
Pour sa part, en 1804, Napoléon fonde la Société pour l’extinction de la petite vérole par la propagation de la vaccine. Quelques années plus tard, il fera d’ailleurs vacciner son propre fils, le Roi de Rome.
Au camp de Boulogne, Davout décide que tous les soldats de son corps d’armée seront vaccinés. En 1809, Napoléon va plus loin en décrétant l’établissement de dépôts de vaccine dans toutes les grandes villes de son empire. Dans les cinq dernières année de l’empire, un enfant sur deux est vacciné dans la moitié des départements où des antennes sont créées, comprenant la mise en place de 25 sites et de stockage et de conservation de la vaccine.
Les résultats sont probants et la maladie régresse. Si l’unique statue représentant Jenner est à Boulogne-sur-Mer, les Anglais lui ont également rendu hommage avec le privilège de le représenter aux côté de la statue de l’amiral Nelson, à Trafalgar Square, pas moins.
*Une histoire racontée par Hervé Deguines, tirée de son ouvrage «2021 année Napoléon»
La petite info en plus...
L'histoire des vaccins modernes a débuté en lorsque le Dr Edward Jenner a vacciné James Phipps âgé alors de 8 ans avec la variole de la vache (vaccine) pour le protéger de la variole. Jenner a utilisé le terme «» (immunisation), tiré du latin «vacca» qui signifie «vache».