Desvres : à la rencontre de Suzanne Plomb, relieure d’art
Installée au Village des métiers d’art de Desvres, Suzanne Plomb, formée à l’école Estienne à Paris travaille l’art de la reliure-dorure depuis quelques années.

C’est par le truchement des portes ouvertes que la jeune femme a découvert les dessous de ce métier millénaire : « Je faisais le tour des écoles d’art et cet univers peuplé d’outils, de machines et de papiers m’a séduite. »
L’art de la reliure : assembler des cahiers imprimés ou manuscrits par couture est une manipulation qui existe depuis le Moyen Âge. Il a accompagné le développement des ouvrages écrits, pour les pérenniser, les protéger en les assemblant et en les couvrant d’une couverture, en cuir ou en carton.
Un savoir-faire transmissible
Il reste peu de relieurs en France. Beaucoup sont âgés, en passe de transmettre leur savoir à la jeune génération. Dans la région, ils se comptent sur les doigts de la main. Ces professionnels travaillent en réseau, se tiennent informés des techniques qu’ils ont développées. Car la reliure est un art vivant et chacun peut être le dépositaire d’une nouvelle couture ou façon de travailler une couverture.
Depuis qu’elle a obtenu son diplôme et qu’elle s’est lancée en qualité d’auto-entrepreneure, Suzanne mesure le chemin parcouru et l’expérience acquise : « C’est un métier passion et comme dans tous les métiers d’art, il faut du temps pour maîtriser toutes les techniques. Plus les années passent et plus la confiance s’installe. Aujourd’hui l’expérience commence à parler. » À 28 ans, Suzanne se sent désormais capable de s’attaquer à des tâches complexes comme la restauration d’ouvrages rares ou travailler sur les décors des couvertures.
Artisan et artiste
Le travail du relieur conjugue le patrimoine, la conservation et la création. Il travaille beaucoup avec les services d’archives, les bibliothèques, les mairies, mais aussi des particuliers qui veulent préserver des ouvrages personnels ou de collection. « Il y a des normes de conservation précises pour les archives, la conservation des états-civils, des arrêtés et des délibérations par exemple, qui font que ce métier ne peut pas être automatisé », explique Suzanne.
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La jeune femme travaille également ses propres produits. Elle crée des carnets, des albums photos ou des marque-pages. Tous sont des objets uniques qui portent la patte de l’artiste, et qui sont autant d’œuvres d’art et d’idées cadeaux originales.










