Artoine, une perle rare
Depuis le 6 décembre, au 14 rue Charost à Calais, vous pouvez découvrir les créations en verre d’Anthony Vande Candelaere.
Il a l’accent prononcé de la côte belge. Anthony Vande Candelaere a le rire et la parole faciles et il remplit son atelier de bonne humeur. Mais quand il est derrière son chalumeau, ce grand gaillard est zen, concentré sur la perle en verre de Murano qu’il est en train de concevoir. « On ne pense qu’à la perle, on n’a pas le droit de penser à autre chose. C’est une forme de thérapie. » Cela fait 15 ans qu’Anthony a découvert le travail du verre grâce à plusieurs stages avec des professionnels. L’homme a déjà eu plusieurs vies : architecte pendant une quinzaine d’années puis une dizaine d’années comme designer de cheminées. Aujourd’hui, il lance son activité artisanale à Calais où il vit depuis 2004. « J’ai toujours voulu créer, faire quelque chose de mes mains. On rêve on rêve, mais à 52 ans c’est le moment de faire le parcours que j’aimerais. » Pour lui, le verre c’est « un peu mystérieux », il en aime la « transparence » et la « fragilité ». Il joue avec les différentes couleurs de verre de Murano pour donner vie à ses idées. « Le verre de Murano c’est européen, c’est un produit de belle tradition. En plus, il y a beaucoup de couleurs et elles sont compatibles entre elles. » Ainsi, Anthony peut faire des mélanges, des zébrures et pois pour ses créations.
On est là pour faire des perles ?
Créer une perle en verre demande beaucoup de travail, mais nécessite peu de matériel : un chalumeau, une bouteille de gaz, un oxyconcentrateur (concentrateur d’oxygène) et un four. Sous le chalumeau, Anthony fait fondre sa tige en verre en partie pour commencer à façonner une perle. La flamme du chalumeau change de couleur. Sous l’effet de la chaleur, le verre aussi change de couleur.
« Ensuite, quand la perle est faite, l faut la mettre au four afin de la faire refroidir. » Le four est à 500 degrès ! Et la température va descendre par parlier pendant 8 heures. Là seulement, la perle sera terminée. Anthony va alors pouvoir commencer à assembler ses créations.
Un esprit créatif hyperactif
Celui qui se fait surnommer Artoine ne s’arrête jamais d’essayer de nouvelles formes, d’avoir de nouvelles idées de bijoux, de motifs. En novembre, pour l’arrivée du Dragon de Calais, il imagine une collection spéciale : œil et écailles de dragon prennent place dans la future boutique de la rue Charost. « Et maintenant que je connais sa couleur, je vais pouvoir encore faire autre chose. »
L’atelier-boutique d’Anthony a officiellement ouvert le 6 décembre avec plusieurs collections. Des bijoux pour femmes, mais aussi enfants et hommes. « J’ai eu pas mal de demandes d’hommes, surtout pour des bracelets. » Des bijoux qui peuvent être personnalisés quasi à l’infini : « Je peux faire plusieurs essais : différentes couleurs, différents supports... Comme ça, il y en a aussi pour tous les prix. » Pour les fêtes, Anthony prévoit une collection festive/décoration: stylo, bouchon ou encore chandeliers décorés avec des perles de Murano sont des idées cadeaux originales au pied du sapin. Une autre collection Mémoire est aussi dans les tuyaux : « Quand on a perdu un être cher on peut glisser par exemple une mèche de cheveux dans une perle vide. »
Anthony fourmille d’idées : créer des bijoux en verre recyclé, des bracelets de charms en verre… « Mon rêve, c’est de faire de grandes sculptures. » Lui qui a pourtant longtemps dessiné pour son travail ne couche pas ses idées sur le papier. « Tout est dans ma tête. »
Surtout, Anthony aime partager sa passion, transmettre. C’est pour cela qu’il travaille dans sa boutique. Il propose d’ores et déjà des chèques-cadeaux pour des stages découvertes en 2020 « avec deux personnes maximum, pendant 2 à 3 heures. » Avec tous ces projets, Anthony ne va pas perdre de temps à enfiler des perles ! Il va continuer à créer ses pièces travaillées et uniques.
