L’incroyable destinée de Louise de Bettignies
Louise de Bettignies est un agent secret français qui espionna dans la région de Lille sous le pseudonyme d’Alice Dubois, pour le compte de l’armée britannique durant la Première Guerre mondiale. On la redécouvre dans le roman de Kate Quinn, « Le réseau Alice ».


C’est une conséquence de la Première Guerre Mondiale qui a été un peu reléguée aux oubliettes, mais la Résistance et l’art de l’espionnage, largement pratiqués durant la Seconde Guerre Mondiale étaient déjà d’actualité en 1914.
Dans la ville de Lille, assiégée et occupée par l’armée Allemande, la guerre était vécue difficilement par les civils, placés bien malgrè eux au premier plan. À cette époque, les mots collaboration et résistance passive étaient déjà sur les lèvres.
Louise de Bettignies, alias Alice Dubois était une espionne à la solde des services de renseignements Britannique. Dans son roman « Le réseau Alice », l’auteure, Kate Quinn, replace la fameuse Alice Dubois au cœur de sa fiction. Elle nous permet ainsi de renouer avec cette femme extraordinaire, un peu oubliée il faut bien l’avouer par la grande Histoire.
Louise face à son destin
Louise de Bettignies, née en 1880 à Saint-Amand-les-Eaux, déménage à Lille à l’âge de 15 ans, avant de partir avec ses parents en Angleterre. C’est une jeune fille de bonne famille comme on dit à l’époque, doublée d’une élève brillante qui a bouclé des études de droit. Elle voyage beaucoup et apprendra à maîtriser plusieurs langues étrangères, dont l’Anglais et l’Allemand.
Après l'invasion de Lille, en octobre 1914, la jeune fille s'enfuit à Saint-Omer où elle aide à soigner les blessés. En février 1915, elle s'enrôle dans les services secrets britanniques sous le pseudonyme d'Alice Dubois. Elle est bientôt rejointe par une Roubaixoise appelée Marie-Léonie Vanhoutte, alias Charlotte Lameron. Le réseau Alice était né.
Une vie de roman
Dans son roman, Kate Quinn invente une nouvelle recrue, Evelyn, qui va venir travailler avec les deux femmes. La fiction se mêle à l’histoire mais l’auteure nous présente Alice Dubois (Lili dans le roman), vue à travers les yeux d’Evelyn. On découvre une jeune femme délicate mais extrêment volontaire, jouant de sa féminité et de son éducation, et qui prend tous les risques pour duper l’ennemi à l’infini, jusqu’à faire le pas de trop.
En effet, pour Louise tout s'arrête en 1915, à Tournai. Elle est arrêtée par les Allemands alors qu'elle transporte un énième message compromettant. Accusée d’espionnage, elle est d’abord condamnée à mort, puis aux travaux forcés, Louise est déportée à Cologne dans la forteresse de Sieburg.
Fidèle à sa personnalité, la jeune femme a continué à faire preuve de détermination en prison, encourageant les prisonniers à se révolter contre leur sort. Devenue la bête noire des geoliers, elle meurt le 27 septembre 1918, après une crise de pneumonie que ses geôliers ont refusé de traiter.
Le Réseau Alice a ainsi enrôlé plus de quatre-vingts agents dans la région de Lille, plaque tournante logistique de l'armée allemande. Le réseau surveillait les mouvements de troupes, localisait les batteries d'artillerie et les dépôts de munitions. La mission de ses femmes était de transporter les messages et aider les soldats alliés tombés sur ce sol ennemi, à s'échapper vers la Hollande, alors un pays neutre.