Achat d’un nouveau véhicule : comment choisir entre l’électrique et l’hybride ?

La première question à se poser sera : suis-je un grand ou un petit rouleur ? Cette donnée est en effet essentielle et revient à analyser sa consommation de carburant et/ou d’électricité. Pour les petits rouleurs, ceux qui font moins de 10 000 km à l’année et très peu de longues distances, plusieurs solutions sont à envisager.

Hybride classique ou électrique, quelle voiture pour les citadins ? Une voiture hybride classique fonctionne avec deux types de motorisation : un moteur thermique couplé à un moteur électrique. Ce dernier est doté d’une batterie auto à faible autonomie, qui se met en fonction au moment des phases de démarrage et de propulsion du véhicule, jusqu’à une vitesse maximale de 50 km/h. Au-delà de cette vitesse, c’est le bloc thermique qui prend le relais. Cette technologie est principalement adaptée à des déplacements citadins, avec ses nombreuses phases d’accélération et de freinage. La batterie se recharge à chaque freinage.

Le point très positif, c’est que la technologie hybride est maîtrisée depuis plusieurs décennies déjà. Toyota a en effet sorti sa première Prius il y a un quart de siècle. L’efficacité énergétique a été prouvée, l’utilisation de la batterie électrique permettant de réduire efficacement les émissions de CO2.

La voiture électrique l’emportera sans doute d’une longueur sur l’hybride pour une raison principale : le poids du véhicule. Un véhicule hybride pèsera en effet souvent plus lourd qu’un véhicule électrique à cause du poids de son moteur thermique, couplé au port d’une batterie électrique, plus le poids du carburant embarqué. En résumé, on peut conclure que si vous roulez uniquement en mode citadin, la voiture électrique l’emportera haut la main.

L’hybride rechargeable, la bonne solution si je roule en milieu mixte ?

Par définition, un véhicule hybride rechargeable est un véhicule équipé d’un moteur thermique, d’un moteur électrique et d’une batterie permettant de parcourir 50 à 70 km en 100 % électrique (pour la plupart des modèles récents), c’est-à-dire sans consommer de carburant. Le démarrage est 100 % en mode électrique, la batterie s’alimente lors des phases de freinage et d’accélération. Elle peut être rechargée à la maison et sur une borne de recharge publique.

Pierre qui roule n’amasse pas mousse…

Le bémol réside dans une mauvaise utilisation des véhicules hybrides rechargeables. Les spécialistes ont en effet pu observer que le mode électrique est utilisé pour moins de 40 % des kilomètres parcourus. Ainsi, si en majorité vos trajets quotidiens font 30 à 40 km voire moins, vous allez rouler en électrique tout le temps, avec une batterie rechargée régulièrement. Et pour des trajets plus longs mais aussi plus épisodiques, vous passerez en mode thermique. Dans ce type de configuration, le véhicule hybride rechargeable est tout indiqué.

Mais quid des gros rouleurs ? À ce stade, vous aurez compris que plus vous roulez, plus vous resterez en mode thermique. L’autonomie de la batterie n’étant pas suffisante pour les longues distances, à part en ville, les gros rouleurs au quotidien ne seront quasiment jamais en mode électrique. Par ailleurs, vous roulez avec 150 à 200 kg de poids de batterie en supplément, ce qui va alourdir considérablement votre véhicule, donc votre consommation de carburant.

Et la place de l’électrique alors ?

Selon des chiffres de l’Association des constructeurs européens (ACEA) parus le mercredi 19 juillet 2023, les ventes de voitures électriques sont passées de 10,7 à 15,1 % de parts de marché en un an en Europe. Elles ont notamment explosé aux Pays-Bas, en Allemagne, en France ou en Belgique. Sa capacité à moins polluer qu’une voiture thermique fait d’elle la grande favorite.

En effet, sur une durée moyenne de vie, un véhicule électrique va émettre 65 % de CO2 en moins que son équivalent thermique. La question de la pollution existe quand même et réside surtout dans la composition des batteries (lithium, cobalt…) et les endroits où elles sont fabriquées. La plupart sont encore fabriquées en Chine, avant d’être livrées sur les sites d’assemblage des véhicules, un peu partout dans le monde. Mais, si ces dernières sont fabriquées dans des pays à production d’électricité décarbonée, le ratio de pollution s’abaisse automatiquement. Rappelons à cet effet qu’une usine de production de batteries pour voitures électriques va être installée en 2025 à Dunkerque, la 4e dans la région des Hauts-de-France.

L’électrique que pour les citadins ?

La distance pouvant être parcourue par une voiture électrique, sans recharge, est souvent une source d’inquiétude. Mais saviez-vous que 80 % des Français parcourent moins de 50 km par jour ?

Dans ces conditions, la voiture électrique peut en effet être conseillée aux citadins. Les constructeurs ont su développer des segments haut de gamme répondant au respect des enjeux écologiques et à la question de l’autonomie sur les longues distances.

Plusieurs questions restent notamment à débattre : le prix à l’achat en neuf des véhicules électriques, le nombre de bornes de recharge et la compatibilité des bornes avec tous les véhicules, et enfin, la question du coût de l’énergie.