PHOTOS. Wormhout, cette petite ville des Flandres au patrimoine insoupçonné


Wormhout, petite ville des Flandres située entre Dunkerque et Hazebrouck, révèle un patrimoine insoupçonné.
Le moulin, ce « géant des Flandres »
La Flandre, ce sont ces emblématiques moulins. Et Wormhout en détient un bien particulier puisqu’il s’agit du plus grand. Ainsi surnommé le « géant des Flandres », le moulin Deschodt déploie des ailes mesurant 24 mètres d’envergure. Construit en 1756, il est le plus emblématique des moulins à vent sur pivot de la région. Il est aussi le dernier, seul rescapé, des onze moulins à vent présents sur la commune.
Des visites sont programmées pour découvrir son histoire et rentrer dans l’édifice inscrit à l’inventaire des monuments historiques : le samedi 18 mai, le jeudi 18 juillet et le mercredi 14 août à 15 h et 16 h 30, sur réservation auprès de l’office de tourisme. Deux rendez-vous spéciaux et gratuits sont aussi prévus : le week-end des 22 et 23 juin pour les Journées du patrimoine de pays et des moulins avec des visites de 15 h à 16 h 30 et le samedi 21 septembre pour les Journées du patrimoine avec des visites de 15 h à 18 h.
Le roi des Mitrons
La Flandre, ce sont aussi des géants. Là aussi, Wormhout ne fait pas exception. Lors du carnaval, les Wormhoutois et les touristes peuvent rencontrer le roi des Mitrons, son frère jumeau et sa famille de boulangers. Mais savez-vous que ce géant était inspiré d’une vraie personne ? Il s’agit de Maurice Hennegraeve, « un bon Flamand et un bon vivant des années 1930 », nous rappelle Didier Deram de l’association des Amis des Géants Wormhoutois. L’idée de fabriquer un géant est venue à l’issue d’une pièce de théâtre de l’époque. Un géant qui porte bien son nom puisqu’il mesure 4,20 m ! Aujourd’hui, le roi des Mitrons, fabriqué en 1933, est encore en bon état, mais fragile. Son frère jumeau a donc été érigé en 1993.



Depuis, la famille s’est agrandie et accueille 12 personnages, géants ou grosses têtes. « Le frère jumeau du roi des Mitrons est un grand voyageur. Il est déjà allé en Suisse, au Pays de Galles, en Belgique, en Angleterre, à Paris, à Nantes… On fait entre 8 à 10 sorties par an », compte Didier Deram. Le roi des Mitrons est aussi fêté tous les cinq ans, lors de la ronde des géants. La prochaine aura lieu en 2028. En attendant, vous pourrez le rencontrer lors des prochaines Journées européennes du patrimoine, les 21 et 22 septembre pour lesquelles l’association organise une grande porte ouverte dans son local, au hall de gare.
Le musée Jeanne-Devos
Le musée communal Jeanne-Devos est un musée un peu particulier que vous vous apprêtez à découvrir. Jeanne Devos, née à Bailleul en 1902, contracte la tuberculose à 20 ans. Pour la soigner, son père décide de l’installer à la campagne, en convalescence, à Bissezeele, chez un de ses amis : l’abbé Joseph Lamps. Ce dernier emmène Jeanne Devos en Corse pour la soigner où elle apprend la photographie en stéréo ! Elle s’y prend de passion et décidera d’en vivre. Photos d’identité, portraits, mariages, reportages… Elle devient une professionnelle reconnue en Flandre et à Wormhout où elle vécut avec l’abbé à partir de 1945, dans un ancien presbytère du XVIIIe siècle ! Elle héritera de la maison en 1952, à la mort de l’abbé Lamps. À la fin de sa vie, cette dernière donna ses photographies au Comité Flamand de France et venda sa maison à la commune après s’être assurée qu’elle devienne un musée.





Vous y serez accueillis par Jean-Pierre Grassien et Yvonne, la gardienne. Des gens passionnés par l’histoire du lieu et qui ont côtoyé Jeanne Devos. Un musée qui a une âme, où on s’y sent bien. « C’est une maison où les gens se rencontrent », explique Jean-Pierre Grassien. Un musée qui est encore dans le jus de l’époque : carrelage, parquet, murs en toile, mobilier… En ouvrant sa maison au public en 1980, Jeanne Devos souhaitait éveiller la curiosité des visiteurs. C’est pourquoi, vous y découvrirez 1 000 histoires à travers les objets et la vie de cette maison et les personnes qui y sont passées tout au long. On y admire aussi les photographies de Jeanne Devos. « Elle photographiait les gens dans leur milieu, dans leur naturel, heureux. Tous les gens étaient à leur avantage, sans avoir à retoucher la photo. Mademoiselle savait exactement quand appuyer sur l’appareil », se souvient Jean-Pierre Grassien, président des Amis du musée qui a à cœur de faire vivre la mémoire de cette dernière.
L’église Saint-Martin
Wormhout, c’est aussi une église emblématique : l’église Saint-Martin, située place du Général-de-Gaulle. Une « hallekerque » à trois nefs, construite de 1613 à 1616 en remplacement de l’ancienne qui a été pillée et incendiée. Cette dernière est classée Monument historique et détient en son sein des retables remarquables dont celui de Notre-Dame des Larmes. Ce retable retrace le miracle du 25 avril 1406 durant lequel le visage de la vierge s’est transformé en un visage de femme qui pleurait.
Le saviez-vous ?
Plus loin, au centre, se trouve un kiosque. Mais savez-vous que ce kiosque provient en réalité de… la ville de Cassel ? En effet, l’ancien kiosque de Wormhout a été endommagé lors de la Première Guerre mondiale. Le conseil municipal de l’époque, en 1923, avait alors décidé d’en reconstruire un. Mais en 1929, la ville de Cassel vendait le sien et Wormhout l’a ainsi récupéré pour 25 000 francs. Le kiosque est ainsi inauguré le 6 juillet 1930 et rénové en 2019 et 2021. Aujourd’hui, il peut accueillir des animations, notamment lors du carnaval où les masquelours tournent autour lors du rigodon !