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VIDEO. Visite des galeries, expos et IA : quand le Centre Historique Minier de Lewarde nous fait revivre et mieux comprendre l’histoire minière

Le Centre Historique Minier de Lewarde n’est pas qu’un simple musée de la mine. Ce sont des visites immersives pour mieux comprendre les conditions de travail des mineurs, mais aussi des expositions sur l’histoire, la bataille du charbon, la vie quotidienne de l’époque… L’intelligence artificielle prend aussi aujourd’hui toute sa part pour continuer à transmettre la mémoire vivante des anciens mineurs.
Journaliste
Temps de lecture: 1 min

Le Centre Historique Minier de Lewarde nous promet une véritable plongée dans le passé, pas si lointain que ça (le dernier puits d’extraction du charbon du Nord-Pas-de-Calais sera fermé le 21 décembre 1990, à Oignies, NDLR). Ce site, ouvert il y a 40 ans, en 1984, a gardé l’ensemble des bâtiments de l’ancien puits d’extraction du charbon tels qu’ils étaient quand la mine était encore ouverte. Il est aujourd’hui reconnu comme site remarquable du Bassin minier, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.

« Cette fosse, qui était de taille moyenne, a ouvert en 1931. Difficile à exploiter, le gisement devenait peu rentable et l’exploitation cessera alors en 1971. Mais la direction des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais pensait déjà à la création d’un centre historique minier qui apporterait le témoignage de trois siècles d’activités minières », relate Karine Sprimont, directrice de la communication. Un projet porté par un homme, « visionnaire » : le secrétaire général, Alexis Destruys.

C’est Audrey qui nous a fait la visite guidée des galeries.
C’est Audrey qui nous a fait la visite guidée des galeries.

Et c’est la fosse Delloye à Lewarde qui a été choisie pour accueillir ce centre et, ce, en raison de sa situation géographique au cœur du Bassin minier et de son exploitation à un moment intéressant de l’histoire, la « bataille du charbon ». Le site de 8 000 m² accumule alors, au fil des fermetures des autres fosses, divers objets, matériels et documents. « Aujourd’hui, nous avons une collection de 15 000 objets, 7 000 ouvrages, 800 films, 500 000 photographies », compte Karine Sprimont. Au fil des ans et de l’augmentation des visiteurs, les bâtiments évoluent et le site est repensé, tout en gardant le cachet unique de l’ancienne mine. « Nous avons atteint un record de fréquentation, l’an dernier, avec 185 000 visiteurs. Nous sommes dans le top 5 des sites les plus visités de la région », se félicite la directrice de la communication.

Une visite immersive impressionnante

On a donc voulu se mettre dans la peau des anciens mineurs en visitant les galeries. Notre visite était commentée par Audrey. On y apprend d’abord qu’au plus fort de l’activité, 1 000 personnes travaillaient sur le site en même temps, pour une extraction de 8 millions de tonnes de charbon en 40 ans. On découvre également le vocabulaire, ce qu’est un carreau, les veines de charbon, la salle « des pendus », la lampisterie, un chevalement… Moins fun, mais une réalité bel et bien vécue : les femmes et les enfants (surnommés les galibots, NDLR) travaillaient aussi à la mine, en triant à la main et sans protection le charbon des « stériles », c’est-à-dire les matières non combustibles qui forment les terrils d’aujourd’hui.

Casque sur la tête, on descend au fond de la mine !
Casque sur la tête, on descend au fond de la mine !
Audrey nous explique les conditions de travail des mineurs, ainsi que leur équipement.
Audrey nous explique les conditions de travail des mineurs, ainsi que leur équipement.

Casque sur la tête, Audrey nous emmène ensuite « au fond de la mine », dans les galeries, en empruntant un ascenseur. « Celui-ci est sécurisé et moderne, indique-t-elle. Les mineurs, eux, empruntaient une simple cage d’ascenseur en fer, tous entassés, et ils descendaient 480 mètres de profondeur en 1 minute, soit 29 km/h, avec un bruit intense en fond. Tous se souvenaient de leur première descente. »

Arrivés en bas, la visite commence et nous sommes réellement plongés dans le quotidien difficile des mineurs : bruit intense des outils qui tapent pour extraire le charbon, celui du marteau perforateur, puis quelques années plus tard, celui du marteau-piqueur et celui des machines qui acheminent cet or noir… On ne parle pas non plus de la position courbée, sur les genoux, ou encore de la pénombre, de l’humidité présente, de la chaleur et, surtout, de la poussière et de la maladie qui en découle, la silicose. Pour les tenues, un simple habit en lin, un chapeau et des espadrilles se sont très tardivement transformés en un bleu de travail, un casque et des chaussures de sécurité, après la Seconde Guerre mondiale ! Un véritable enfer sur terre.

Audrey nous présente également les dangers présents, dont le principal : le grisou. Un gaz incolore et inodore qui pouvait exploser à la moindre étincelle. « Pour empêcher le coup de grisou, les mineurs avaient toujours leur lampe à proximité. Si la flamme devenait bleue, cela voulait dire que du grisou était dans l’air et qu’il fallait faire attention. »

Sous la verrière sont présentées les anciennes machines.
Sous la verrière sont présentées les anciennes machines.
La salle de la lampisterie.
La salle de la lampisterie.
Les mineurs venaient à vélo à la mine.
Les mineurs venaient à vélo à la mine.
Une des expositions permanentes retrace les trois âges de la mine.
Une des expositions permanentes retrace les trois âges de la mine.
Une autre expose la vie quotidienne des mineurs et de leurs familles.
Une autre expose la vie quotidienne des mineurs et de leurs familles.
La salle « des pendus » où étaient accrochées les tenues des mineurs.
La salle « des pendus » où étaient accrochées les tenues des mineurs.

Une fois remontés à la surface et la visite terminée, on nous invite à découvrir les expositions permanentes sur l’origine du charbon, les trois âges de la mine et la vie dans la cité minière. Une visite complète et très instructive, accessible à tous.

La technologie au chevet du passé

Et une visite qui mêle aussi passé et nouvelles technologies ! Car il est essentiel de conserver les traces de ce passé pour se souvenir et faire découvrir le patrimoine aux générations futures. Ainsi, grâce à l’intelligence artificielle, le passé devient interactif pour plaire à un plus grand nombre. En test tout au long de l’été, trois anciens mineurs, Daniel, Yvon et Joël, se retrouvent dorénavant sur écran géant ! Il suffit de leur écrire une question sur la tablette ou d’en choisir une parmi celles proposées et, ensuite, le mineur répond à la question. « Ce sont plus de 150 heures de vidéo qui ont été nécessaires pour enregistrer toutes les réponses », indique Karine Sprimont. Ce nouvel outil sera officiellement lancé en septembre. Un projet soutenu par le Ministère de la Culture qui continuera ainsi de transmettre la mémoire vivante des anciens mineurs.

Grâce à l’intelligence artificielle, la mémoire vivante des mineurs sera sauvegardée.
Grâce à l’intelligence artificielle, la mémoire vivante des mineurs sera sauvegardée.

Horaires jusqu’au 14 novembre : tous les jours de 9 h à 17 h, fermeture du musée à 19 h. Tarifs accès au site, expositions et visite guidée : 13, 50 euros, réduit 7,70 euros.
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