Alex l’hypnotiseur à Liévin et Coquelles : « Certains viennent en se disant : « Je n’y crois pas »… et finissent sur scène ! »

Alors, ça va bientôt faire 10 ans que je propose des spectacles d’hypnose. En fait, c’est quelque chose qui m’a toujours fasciné quand j’étais plus jeune. Alors, avant de parler évidemment des plus médiatisés comme Messmer, il y avait déjà dans les années 80-90 à la télé, chez Drucker ou Dechavanne, des hypnotiseurs qui faisaient régulièrement des démonstrations. Et c’était quelque chose qui me fascinait. Ça me trottait en tête… Et il y a 10 ans, ma vie a changé sur plusieurs plans, personnel, professionnel, etc. Et donc, c’est à ce moment-là que je me suis dit : « Si tu veux te former, il faut le faire maintenant avant de repartir dans une routine qui aura été établie. » Donc j’ai suivi une formation avec un autre hypnotiseur de spectacle et voilà comment la chose a démarré.

Non, il n’y a absolument pas de don, ce sont des techniques qui s’apprennent. Il n’y a rien de surnaturel ou de paranormal.

Oui, tout le monde est réceptif à l’hypnose. Après, il faut parfois, pour certains, aller chercher des techniques plus calmes, plus lentes, plus adaptées. Évidemment, quand on est en spectacle, on s’adresse à tout le monde en même temps, donc on n’a pas le temps de s’adapter à chacune des personnes dans la salle et que, donc, tout le monde ne soit pas réceptif immédiatement. Chacun a sa carte du monde, donc chacun a son vécu. Certaines suggestions vont être plus parlantes pour certains que pour d’autres. Un exemple : j’avais une fois, sur une animation, un comptable hyper réceptif. Un grand classique en hypnose, c’est de faire oublier un chiffre. Eh bien, impossible pour lui ! Oublier le chiffre 3 ou 4, ça ne marchait pas, alors qu’il faisait plein d’autres choses hallucinantes. Ça montre bien que chaque proposition peut être différente pour chacun. Si on prenait le temps, on trouverait toujours une solution. Il n’y a vraiment que les gens qui, dans leur tête, se disent « je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas » et qui se bloquent volontairement, qui ne seront jamais réceptifs. Mais sinon, oui, tout le monde est réceptif, à des degrés différents.

On va vous faire outrepasser la barrière du conscient, c’est-à-dire que votre partie consciente va un petit peu être mise en sommeil et on va directement, à votre subconscient, lui faire faire des choses en ayant un lâcher-prise. On vivra ainsi les scénarios proposés sans se dire : « Bah non, ce n’est pas vrai ». On réfléchit moins, on lâche prise et on vit pleinement le tableau proposé !

C’est là où le spectacle d’hypnose est à cheval entre les deux. Il y a une trame écrite avec des scénarios que je propose, mais chaque soir, les réactions peuvent être complètement différentes. Parfois, il y a des choses qui vont au-delà de ce que j’avais imaginé, encore plus drôles ! C’est agréable pour moi parce que ce n’est pas une routine. Et justement, c’est là où on est entre un spectacle écrit et un spectacle d’improvisation. Et moi, ma philosophie, ce n’est pas de rendre les gens ridicules. Il faut réussir à créer quelque chose qui devienne drôle, qui soit amusant pour le public, mais surtout qui ne rende pas les gens ridicules. C’est là où il faut trouver un équilibre entre créer des scénarios qui deviennent amusants sans avoir des têtes de turc et des gens dont on se moque.

Non, il n’y a aucun danger à l’hypnose. Ce n’est pas une perte de conscience, ni de contrôle, c’est une suggestion. Je compare ça à de l’hyperconcentration, comme un enfant plongé dans un jeu : ce dernier est tellement concentré que tout le reste disparaît et qu’il n’entend plus ses parents l’appeler. C’est ce même état qu’on recrée, on emmène les gens dans des scénarios et puis, ils vivent ce qu’ils sont en train de vivre. Après, si je propose des choses qui sont contre la morale ou contre la sécurité des gens, il y a toujours un blocage qui fait qu’ils sortent quasiment instantanément de leur état d’hypnose. Comme quand on se réveille d’un cauchemar.

Non, on ne peut pas rester bloqué. C’est un état de conscience modifié, comme quand on conduit et qu’on se dit : « Tiens, je suis déjà arrivé ! Il y a un bout de route où j’étais en pilote automatique ». Et c’est ce que je dis au début du spectacle : « Même si je m’en vais en courant en plein milieu du spectacle, ne vous inquiétez pas, vous revenez à votre état naturel au bout d’un petit moment. »

Tout à fait. On est sur le même état, on est sur un état hypnotique. Après, on travaille différemment, bien évidemment, quand c’est pour de la thérapie ou pour du divertissement. Pour de la thérapie, c’est un très bon outil pour aider à plein de choses, à aider à des addictions comme le tabac, les jeux d’argent, aider à la concentration pour plein de choses, aider aussi parfois à outrepasser des anesthésies chimiques lourdes. L’hypnose, c’est un outil très puissant qui permet de faire plein de choses. À la fin du spectacle, je rappelle toujours qu’il y a plein d’applications à l’hypnose.

En fait, quand j’ai mis en route ce spectacle, j’avais proposé ça à plusieurs cinémas et c’est d’abord celui de Dunkerque qui m’a répondu ! On arrive aujourd’hui à plus de 180 représentations ! L’idée, c’était d’avoir des salles de spectacle qui n’existent pas. Parfois, dans les villes, le seul endroit où l’on fait des spectacles, c’est la salle des fêtes. Mais il n’y a pas forcément des conditions extraordinairement confortables : pas de sièges hyper-conforts, pas de salle occultée, etc. Mais par contre, il y a dans ces mêmes villes, parfois, des cinémas qui ont deux ou trois salles. Et c’est de ce constat-là qui m’a fait dire pourquoi on n’essayerait pas d’utiliser ces salles qui, finalement, sont très bien équipées au niveau du confort des spectateurs, de la lumière, du son, et puis on peut utiliser l’écran aussi !

Oui et ça fait toujours plaisir d’avoir de beaux retours. Certains viennent en disant « je n’y crois pas »… et finissent sur scène (rires) ! Et la meilleure expérience, c’est de vivre la chose soi-même ou voir quelqu’un qu’on connaît la vivre ! Et je le rappelle : je n’ai pas de complices sur scène, il n’y a personne qui vient avec moi pour faire semblant, ça n’aurait aucun intérêt. Et je le dis régulièrement en fin de spectacle : aller poser quelques questions aux gens qui ont participé pour avoir leur ressenti ! Puis, je n’ai pas la prétention de faire changer les gens d’avis, mais si certains ressortent en se disant : « Finalement, j’ai peut-être changé d’avis », c’est la meilleure expérience que je peux proposer !