Le Mervillois Francis Campagne, sur les lieux du crime pour son deuxième roman
L’auteur a signé Destructions, une série d’incidents semant le trouble dans le village de Contis-Plage dans les Landes


Combien d’ouvrages as-tu sorti ?
« Mon premier roman a été publié dans les années 90 et s’appelle « Une souris chez les Caous ». Il a pour décor la ville de Merville, où une femme belle et mystérieuse assouvit sa vengeance. Ma carrière dans le secteur social m’a ensuite offert d’éditer trois recueils de dessins humoristiques : « C’est pas évident… », « Espèce d’éducateurs ! » et « Perles d’éducs ». »
Qu’a Destructions de particulier ?
« Destructions se déroule près de Mimizan, à Contis-Plage, un lieu que j’affectionne. La plupart des endroits de cette petite station sert au récit qui mêle des aléas amoureux à des faits divers de plus en plus glauques. L’autre particularité se trouve dans les choix de style assez radicaux, notamment en termes de ponctuation et de changements de point de vue. Je suis fan de Philippe Djian. Je voulais perturber le lecteur autant que le personnage principal. Les premières réactions m’indiquent que c’est plutôt réussi. »
Dans quelles conditions l’as-tu rédigé ?
« J’ai travaillé ce roman durant trois ans, le construisant à la manière d’un puzzle. Pour avancer, je suis parti deux fois pendant quinze jours, seul, dans les Landes… sur les lieux du « crime ». »
Des projets en cours ?
« Un roman est en cours, se déroulant de nouveau à Merville mais en 2080. Cette dystopie devrait s’appeler « Merville Scories », en format court, mais à suivre, à la manière des séries. »
Livraison gratuite dans la région d’Hazebrouck et un peu plus loin… Sinon frais de port : + 5.83 euros En vente au Marais du Livre à Hazebrouck, 13 € Infos et commandes : 06 19 16 42 31, franciscampagne@gmail.com et sur la page Facebook : Destructions cheminsdecampagne.over-blog.com
Extrait
La maison reposait dans un silence de temple.
Les yeux au plafond, il préférait ne pas trop penser à la soirée et la nuit qu’ils venaient de vivre, elle et lui. Sans doute les choses devaient-elles se dérouler ainsi, en lâchant prise, en laissant venir. Clem et lui se vantaient souvent de la liberté qu’ils s’octroyaient, qu’ils édictaient comme un commandement, une loi gravée dans le marbre de leur deal. Certes. Mais l’absence de Clem l’ensevelissait, elle n’était pas dans le coup et ils ne se cachaient rien à ce sujet.
Quoique.
Que lui arrivait-il en ce moment, à elle. Il ne voulait pas laisser croire qu’il avait profité de son absence, même s’il était couru qu’elle prendrait l’affaire avec légèreté. Enfin, peut-être. Il ne l’imaginait pas autrement.
Sur la table de la terrasse, les restes du repas étaient éparpillés. Un vrai champ de bataille. Intuitive, Irène n’apparaîtrait que plus tard, pour ne pas déranger.
Un gros chat noir accroupi léchait délicatement un os de côtelette, tenant à distance deux mouettes qui, immobiles sur le muret, attendaient leur heure ou digéraient. Des feuilles de salade jonchaient le parquet.
Elle revint avec un sachet de churros à la main, la mine tracassée, le front anxieux. L’apercevant, elle sourit faiblement et lui déposa un furtif baiser sur les lèvres. Il se passait un truc.
Francis et le Covid
L’auteur flamand s’est inspiré du confinement pour « Un si beau printemps », un livre de 110 pages de dessins humoristiques sorti fin juin et vendu au profit de l’association Merville/Samaragou qui participe au développement du village de Samaragou au Togo.
En vente à Merville (Un Caou dans l’Bocal), Hazebrouck (Le Marais du Livre), Bailleul (L’Atelier d’Encadrement & La Bailleuloise), et en direct auprès de l’asso au 06 19 16 42 31 ou à l’adresse samaragou59@gmail.com. Prix de vente 10€