Qui se cache derrière son casque?
Il l’a fait ! Il nous a fait peur en 2020. Les images de sa chute nous avaient marqués, et son départ prématuré du Dakar pour l’hôpital, attristés. Mais il en faut bien plus pour décourager le triple vainqueur de l’Enduropale du Touquet, Adrien van Beveren, qui a réalisé de sacrées performances cette année.
À trois jours et 150 km de l’arrivée du Dakar 2021, voilà que la chaîne de distribution lâche… Et encore plus rageant, à 1kilomètre à vol d’oiseau de cette maudite chute de l’an dernier qui lui a valu une hospitalisation… Il y a de quoi être dans une colère folle ! Mais à quoi bon ? Notre champion de moto-cross, déçu et attristé par ce couac, fait preuve d’un recul admirable et nous offre une sacrée leçon de persévérance. « Il y a un an, je ne voyais plus que d’un œil. Mon quotidien consistait à attendre que ma mère vienne me faire à manger. Alors, je relativise… Ok, cette année, la moto a cassé, et il y a des raisons d’être frustré, et en colère. Mais j’ai donné tout ce que j’avais, ainsi que les motoristes et les mécaniciens. »
De belles performances
Pas question de jouer la partie 2021 à moitié. « Je ne voulais pas rentrer en ayant baissé les bras. Alors, oui, je n’ai pas passé la ligne d’arrivée, mais j’ai réussi à combattre mes peurs du passé dues à mes accidents ». Et le bilan est positif sur bien des points… « Ça a été un excellent Dakar ! Vu ce que j’ai vécu, d’où je reviens, et le travail que j’ai accompli… » Ses 11 étapes et demie ont été une réussite. « C’est le Dakar sur lequel je me suis fait le moins de frayeurs. Je suis très fier de mes performances, reconnaissant de vivre mon rêve et de le partager… J’ai certainement une bonne étoile. ».
Le saviez-vous ?
Adrien a fêté ses 30 ans dans le désert, le 4 janvier 2021
Ah… ces cailloux !
Notre pilote Yamaha s’est positionné parmi les meilleurs : à plusieurs reprises, il roule dans le peloton de tête, et, à partir du 6e jour, nous offre les meilleurs temps, sur un sol caillouteux, lui qui est plus à l’aise sur le sable. « Le Dakar, c’est un sport extrême. Ce sont des pistes techniques qui comportent de nombreux cailloux (…). Le premier jour, c’est une vraie claque, c’est 40 km de cailloux ! Et les cailloux extrêmes, je ne les pratique que depuis 4-5 ans… Je suis encore dans l’analyse du terrain mais c’est quelque chose sur lequel je veux travailler. »
Quel avenir ?
« Ce qui est sûr, c’est que je veux retourner au Dakar, je veux performer. Je veux me lever le matin et me donner du mal pour y arriver. J’ai fait une analyse sur soi. Je suis confiant sur mes capacités, j’ai senti une progression, et me suis prouvé que j’avais raison d’y croire tout en faisant monter mon niveau. »
La phrase qui nous a marqués
« Ce sont de petits échecs, mais quand on pense à la vie, un moteur qui lâche, ce n’est rien ! »
Adrien, en quatre roues !
Il participera au Rallye du Touquet, la première manche du Championnat de France, à bord d’une Citroën C3 R5 de PH Sport.
Son palmarès
Six fois sur le podium de l’Enduropale et 3 victoires consécutives
2 victoires d’étape au Dakar, et une 1ère place longtemps acquise en 2018
Vainqueur du rallye de Merzouga (Maroc, en 2019)
2ème au rallye d’Andalousie (2020)
Les goûts d’Adrien
Un endroit fétiche ? « J’en ai deux, les chemins où j’ai commencé la moto, derrière la maison à Racquinghem, et la plage du Touquet. »
Ton restaurant préféré ? « Le Matisse au Touquet »
Une autre discipline que tu pratiques ? « Le vélo »
Un plat nordiste que tu affectionnes : « Le welsch »
L’endroit où tu rêverais de rouler ? « Rerouler sur la Plage du Touquet »
As-tu un grigri ? « J’ai retrouvé le caleçon que je portais quand j’ai gagné les 3 Enduro… »
Qu’est-ce que tu dis ?
Parole de pilote : « Ça jardine » signifie chercher un point, aller de droite à gauche
