Boulogne-sur-Mer : Les Thibautins nous emmènent au théâtre ce soir et plus précisément dans les coulisses d’une pièce de théâtre
«Au théâtre ce soir» la nouvelle pièce de Pascal Chivet déploie tous les artifices du théâtre de boulevard qui viennent se confronter à la rigueur du théâtre classique. Les deux mondes se télescopent, ne se comprennent pas et le désordre s’installe jusqu’à devenir un gigantesque bazar, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Fous rires garantis. Retrouvez-les au théâtre Monsigny à partir du 18 janvier.


C ’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens » (Molière, la critique de l’École des femmes), c’est pourtant une tâche à laquelle les Thibautins se sont attelés avec brio, il y a plus de trente ans.
Cette année, ils nous emmènent dans les coulisses du centre culturel Rika Zaraï. La directrice veut faire table rase de la programmation populaire développée par la précédente municipalité. Elle invite Duchan Walesa, alias Jean-Claude Truchot, un metteur en scène qui se targue d’avoir sa petite renommée. Ensemble ils vont monter une pièce méconnue de Molière : «Sganarelle ou le cocu imaginaire». Ils font appel pour cela à des comédiens professionnels réputés. Tous incarnent ce qu’ils pensent être l’élite du monde du théâtre.
Le décor est planté et chaque détail a son importance, à commencer par le nom de la ville où se situe l’action : Trecon. Ce nom, affiché en grand au dos des gilets jaunes des deux protagonistes principaux : Mustapha et Chaton, des techniciens en stage de reconversion professionnelle, nous indique que ces deux-là seront le poil à gratter qui va déranger tout ce petit monde.
Et on n’est pas déçus. À l’instar de Jacques Villeret dans la cultissime pièce Le Dîner de cons, ils vont porter la naïveté et ce qu’on croit être, à tort, de la bêtise, à son paroxysme. À coup de remarques et de questions répétées ils vont confronter les vaniteux artistes à leurs failles et à leurs contradictions.
« Molière, c’est du boulevard ! »
Au moment de la scène de la répétition publique, la mécanique du théâtre de boulevard est en place et la machine à rire s’emballe. Là où l’auteur fait fort, c’est quand il confronte Mustapha, Chaton et son épouse à l’art du grand Molière. En effet, pour des raisons de budget les techniciens doivent remplacer au pied levé des comédiens professionnels, et interpréter le texte classique de Molière sous la conduite du metteur en scène. Premier degrés à outrance, nos deux compères sèment un joyeux bazar.
La pièce s’emballe. Mustapha et Chaton massacrent consciencieusement la prose de Molière tandis que les comédiens professionnels alternent le texte classique avec des répliques cinglantes. Les quiproquos se font rois, les dents grincent, les masques tombent…Et quand le prompteur s’emmêle les pinceaux et brouille les répliques, on rit à gorge déployée. Et l’on se souvient alors que Molière était le précurseur du théâtre de divertissement, et qu’il s’adressait à l’époque, au peuple autant qu’au roi.
Les prochaines dates
Wimereux, salle des fêtes: 12 janvier à 20h30
Samer, salle polyvalente : 13 janvier à 20h30
Boulogne au théâtre Monsigny: 18 janvier à 20h30, 19/01 à 15h30 et 20h30, 20/01 à 15h30 et 20h30, 21/01 à 15h30.
Outreau, salle phénix : 28 janvier, 15h30