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Le Jazz Opale festival, né sous les bonnes étoiles !

Second rendez-vous pour le festival de Neufchâtel-Hardelot entièrement dédié au jazz et né sous l’impulsion de trois femmes passionnées, qui ont pour envie de faire vibrer la culture dans la commune, de partager l’art du jazz et ses dérivés avec le public, et enfin, de faire venir la culture au public. Entretien avec ces «drôles de dames» qui sont aux manettes du JOF.
Journaliste
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Lancé en 2023, le JOF (Jazz Opale Festival) avait pour ambition de faire connaître le jazz au grand public et de casser cette image élitiste qui lui colle à la peau. En cela, la première édition a rempli son office. Le public a redécouvert les multiples facettes du jazz et surtout son côté festif et joyeux. La seconde édition qui se tiendra du 13 au 16 juin prochain, par sa programmation, promet d’être encore plus festive et conviviale.

Ce festival a la particularité d’être porté par trois femmes emblématiques de la vie culturelle et de l’animation de la commune de Neufchâtel-Hardelot : Madame le maire, Paulette Juilien-Peuvion, Martine Boulongne, ex directrice de l’OT de Neufchâtel-Hardelot et créatrice du Festi’mômes. Elle est aujourd’hui adjointe au maire déléguée à la culture. Et enfin, Anne Ducros, chanteuse de jazz à la carrière internationale, et programmatrice du JOF. Tendances and Co est allé à la rencontre de ces drôles de dames.

Comment est né ce festival ?

Paulette-Juilien-Peuvion : «En 2020, Martine Boulongne a rejoint l’équipe municipale. Frustrée par la période Covid et le manque d’activités culturelles, elle était animée par une forte envie de créer un nouvel événement au sein de la commune. Elle avait notamment remarqué que les concerts de jazz proposés pendant le Festival d’Hardelot (festival de musique classique, NDLR) remplissaient les salles...»

Martine Boulongne : « Anne Ducros, qui était revenue s’installer dans la région avait l’idée de porter un festival de Jazz. Nos envies se sont croisées.»

Anne Ducros : Je suis hyperactive et j’avais effectivement une grosse envie de créer un festival et d’utiliser mon carnet d’adresses, construit sur toute une carrière, pour le faire.»

C’était donc écrit, ces trois femmes animées par une même envie auront favorisé la création d’un festival de Jazz à Neufchâtel-Hardelot. Un festival auréolé dès sa première édition d’une image conviviale, familiale et surtout festive.

Ce festival se différencie des autres de quelle façon ?

PJP : «On a démarré avec une belle édition déjà. Je ne pensais pas qu’on aurait pu réunir un aussi beau plateau. C’est grâce à Anne qu’on a pu avoir des pointures comme Kyle Eastwood ou Stéfano Di Battista par exemple. Et la soirée d’ouverture était exceptionnelle par la qualité des artistes et surtout l’extrême convivialité qui régnait.»

MB : «Programmer, c’est un métier et Anne et moi on est complémentaires. Mais elle est indéniablement un vrai atout dans cette aventure.»

AD : «On a une programmation qui sort des standards des festivals de Jazz. On n’y trouvera pas Mélodie Gardot ou Amin Maalouf qui sont partout et hors de prix. Mais on vous propose de très grands artistes qui sont aussi des pointures du jazz international.»

Thomas Dutronc en tête d’affiche, c’est quand même un tour de force ?

AD : «Thomas est un ami et c’est certain que c’est un plus de l’avoir en soirée d’ouverture. Il vient avec la crème des musiciens de jazz : Rocky Gresset et Stockelo Rosenberg. Avoir un artiste de cette envergure, c’est ce qui nous permet d’offrir au public l’opportunité de faire connaissance avec d’autres artistes exceptionnels. Médéric Collignon par exemple, est un véritable phénomène sur scène. Il est demandé partout aujourd’hui, on a la chance de l’avoir !»

Le trio + en concert d’ouverture du JOF : Thomas Dutronc et deux guitaristes d’exception : Stochelo Rosenberg et Rocky Gresset.
Le trio + en concert d’ouverture du JOF : Thomas Dutronc et deux guitaristes d’exception : Stochelo Rosenberg et Rocky Gresset.

PJP : «Il y a des têtes d’affiche évidemment et c’est indispensable. Mais il y a aussi de très belles premières parties qui trouvent tout naturellement leur place dans le festival et ne se sentent pas laissés pour compte.»

Le pari de la convivialité et de la diversité est donc réussi ?

AD : «On peut dire oui. On a d’emblée réussi à faire du JOF un rendez-vous convivial pour les artistes qui ont pu mesurer comment ils étaient bien reçus. L’an dernier, beaucoup se sentaient comme à un rendez-vous entre copains. On l’a ressenti pendant le festival. L’approche n’est pas la même entre les organisateurs et les artistes et donc entre les artistes et le public.»

Sandrine Destefannis
Sandrine Destefannis

PJP : «Il y a ces grandes pointures évidemment et c’est tant mieux mais aussi toutes les animations qui gravitent autour du festival. Des artistes locaux qui ont accès à des artistes exceptionnels. C’est ainsi qu’on crée l’envie d’être partie prenante du festival.»

Le lieu des concerts a son importance ?

AD : «Jouer à l’hôtel du Parc est indéniablement une sacrée chance. Les artistes sont logés sur place et sont bien reçus. Ça crée une dimension humaine supplémentaire. Et je peux vous assurer qu’ils n’arrivera jamais à mes artistes invités ce qui a pu m’arriver pendant différentes tournées...»

MB : «La proximité est un plus, c’est certain. Les «bœufs» qui se sont improvisés l’année dernière dans le bar de l’hôtel sont des moments magiques que les musiciens ont partagé avec le public. Des instants uniques et extraordinaires»

Quelles sont les nouveautés cette saison ?

AD : «À chaque concert, il y aura toujours une première partie. Et on a beaucoup de femmes cette année comme Cecil.L Recchia (jeudi 13 juin) qui viendra nous chanter du blues bien à sa façon, ou encore Catia Werneck, une chanteuse brésilienne fabuleuse qui vient rendre hommage à sa compatriote Tania Maria (samedi 15 juin). Il y aura aussi Robin Mansanti, un jeune trompettiste incroyable qui joue et chante Chet Baket (vendredi 14).

PJP : «Il y a tellement d’artistes féminines talentueuses qu’on a envie de vous faire découvrir qu’on se demande même si pour le prochain festival on ne ferait pas un JOF spécial femmes ! (rires)»

Des concerts hors de l’hôtel du Parc ?

MB : « Oui. On a diversifié les lieux pour amener la musique jazz partout en ville. Il y aura deux concerts gratuits (Sandrine Destefanis sur la digue et Mélanie Dahan 4 tet , devant l’hôtel du Parc). Egalement des activités à la bibliothèque, dont une lecture de la biographie de Billie Holiday qui sera ponctuée de plusieurs chansons de Romane Leleu, une jeune chanteuse extraordinaire qu’il faut absolument que vous découvriez. Ou encore, une projection d’un film précédé d’un concert au cinéma ou un concert au centre équestre.»

Médéric Colignon
Médéric Colignon

AD : «Ne manquez surtout pas le concert de l’école d’Harmonie de Neufchâtel-Hardelot sur le thème de la Libération, le dimanche 16 juin. Il va clôturer le festival de manière spectaculaire. On y entendra les grands standards de Glenn Miller et un trio de chanteuses : les Baby dolls. En association avec Opel Bunker History, nous avons prévu une ambiance et un décor «WW2». Les musiciens seront en uniforme militaires. Un dance floor sera installé dans le jardin de l’Hôtel du Parc pour inviter le public à la danse. Venir en costume d’époque sera un vrai plus.»

Motivées pour une prochaine édition ?

PJP : «Ce festival est une belle façon de faire découvrir la musique jazz au plus grand nombre. Et devant le succès des concerts, force est de constater qu’il a un bel avenir devant lui…»

AD : «On s’amuse bien dans ce festival et j’aimerais beaucoup que le Jazz Opale Festival devienne dans les prochaines années le Marciac du Nord.»

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