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Redécouvrez «Lear ?» La célébre tragédie de Shakespeare revisitée par Irina Brook

« Lear ? » la nouvelle création de la Cie Dream New World – Irina Brook, les samedi 11, vendredi 17 et samedi 18 mai au théâtre élisabéthain du château d’Hardelot.
Journaliste
Temps de lecture: 3 min

Après s’être attaquée à Roméo et JulietteLa Tempête et le Songe d’une nuit d’été, Irina Brook actrice et metteur en scène actuellement en résidence au château d’Hardelot démarre cette nouvelle aventure Shakespearienne avec son adaptation du Roi Lear.

Elle réunira pour la première fois des fidèles acteurs de plusieurs générations, certains avec qui elle travaille depuis presque 25 ans.

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Irina Jane Brook

LEAR? Librement inspiré de Le Roi Lear de William Shakespeare

Dépaysez-vous dans le monde fantastique de Lear?, une exploration inattendue et contemporaine de la tragédie mythique de Shakespeare, à travers le prisme de l’imaginaire et du théâtre dans le théâtre. Le Roi Lear est l’une des plus grandes et célèbres tragédies de Shakespeare, une épopée guerrière, politique et familiale. Elle gravite autour du personnage de Lear, roi vieillissant de Grande-Bretagne, et ses trois filles : Goneril, Regan et Cordelia. La pièce commence au moment où il réunit sa cour pour annoncer qu’il abdique. Il demande à chacune de ses filles de décrire son amour pour lui. Celle qui l’aime le plus aura la plus grande part du royaume.

Les deux aînées, avides et hypocrites, lui donnent des réponses flatteuses, tandis que Cordelia, la seule qui l’aime avec sincérité, ne trouve pas les mots, essayant d’expliquer que rien ne peut exprimer un amour profond et vrai. “Nothing!”. Ce mot rend Lear fou de rage et il la bannit, bien que ce soit sa préférée. 

En parallèle, nous suivons l’intrigue de Gloucester, conseiller et meilleur ami de Lear, et de ses deux fils rivaux, Edgar le « légitime » et le mal-aimé Edmond, le “bâtard”. Une deuxième situation se révèle, tout aussi tragique, où de nouveau la fragilité de la nature humaine, aveuglée par la jalousie et l’ambition, mène à l’écroulement de l’ordre naturel. Shakespeare exprime, à travers ces histoires de famille, une vision intemporelle de l’homme, reflétant l’état du monde, avec ses guerres et ses conflits sans fin.  

LEAR ? Vu par Irina Brook  

«Dans ma version de “Lear?”, le point d’interrogation est au centre de notre recherche. Pourquoi “Lear” aujourd’hui ? Pourquoi le théâtre ? Pourquoi Shakespeare ? Pour moi, cette pièce devient le point de départ d’une exploration sur ce que c’est d’être comédien, et sur mon expérience intime d’une vie dans le théâtre, une vie entourée d’acteurs et des paroles de Shakespeare depuis la petite enfance. En 1963, ma mère a joué Cordélia avec Orson Welles pour la télévision anglaise. Aujourd’hui, en 2024, ma fille Maïa reprend le rôle.  J’ai passé ma vie, avec amour et douleur, à voir ce qu’est la vie quotidienne du comédien, du comédien qui cherche du travail, ses espoirs, ses déceptions. J’ai moi-même ressenti l’horizon vide, l’attente interminable du coup de fil de l’agent, et à trente ans, j’ai arrêté. J’ai vu de près la joie et la passion obsessionnelle de l’acteur, se jetant corps et âme dans ses répétitions, la camaraderie, la vie de tournée, suivi par ce “rien”, le rien d’un acteur sans rôle. J’ai vu la tristesse qui arrive avec l’âge qui avance, et la disparition des engagements. Et puis la mémoire qui part, la difficulté d’apprendre les textes, la terreur de l’oubli. Pour moi, cette image est tout aussi tragique que celle d’un roi sans royaume. 

Lear ? Répétitions
Lear ? Répétitions - @Irina Jane Brook

Notre “Lear?” est un voyage imaginaire et expressionniste à travers le monde du théâtre, avec Shakespeare comme point de départ. Le lieu est un hospice pour acteurs, mais nous ne sommes pas dans une réalité précise, car tout part de l’esprit désorienté du personnage de Jeff King, l’acteur qui imagine jouer Lear. Partant d’improvisations, nous parcourons l’œuvre, de façon très libre, sans restrictions de temporalité ni de logique. Sur le chemin, des bribes, des rêves, des souvenirs de grands classiques, les pièces que j’ai montées à des époques différentes, avec ces comédiens : le Songe d’une Nuit d’Été, Hamlet, La Tempête, Roméo et Juliette. Et le fil rouge, qui nous ramène toujours au Roi Lear: les questions sans réponses sur la fragilité de l’homme, la mortalité, les questions existentielles de nos vies d’artistes, et donc, de nos vies a tous.» Irina Brook

En pratique :

Au théâtre élisabéthain les 11, 17 et 18 mai. À partir de 12 ans. Tarif : 3 à 12 € sur réservation. Durée estimée : 1h50.

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