Escalade et renouveau : à Rinxent, un ancien site industriel devient le seul spot naturel des Hauts-de-France


Rinxent est une commune discrète du Pas-de-Calais. Elle abrite depuis peu le seul site naturel d’escalade au nord d’Amiens. Un front de taille longtemps oublié, aujourd’hui transformé en terrain d’entraînement, d’initiation, et de découverte. Un projet né d’un effort collectif, réunissant : le Département, le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, la FFME et les collectivités locales.
Autrefois, ici, on extrayait la pierre. Un calcaire dur, aux teintes pâles, utilisé pour bâtir les maisons alentour. Aujourd’hui, on y grimpe. Tous les profils s’y croisent : familles, scolaires, grimpeurs confirmés. Mais aussi pour des métiers comme pompiers ou gendarmes.
Pierre Hacquart, membre du comité pour l’escalade en milieu naturel, renchérit : « L’escalade commence souvent en salle, mais elle prend tout son sens sur un bon vieux rocher. » Pour lui, ce mur est une étape clé. La passerelle entre l’artificiel et le naturel.
Grimper, c’est lier les corps
L’escalade, ici, n’est pas seulement un sport. C’est une rencontre. Une manière de transmettre, d’attirer un public curieux et sportif. Le site s’inscrit dans un mouvement plus large : celui du renouveau territorial. Un symbole de reconversion réussie. Un lieu industriel devenu espace public. Partagé. Ancré dans l’avenir. « C’est un vrai levier d’attractivité », affirme Jérémy Decroix.
Mais attention, les sites de grimpes sont délimités et certaines zones, interdites d’accès pour des raisons de protection. Elles abritent des chauves-souris, des plantes rares qu’il faut protéger. C’est tout l’esprit du projet Géoparc Transmanche, porté par le Parc naturel. « Ces roches ont 400 millions d’années », souligne Martin Verhoeven animateur du Parc. « Elles racontent notre territoire. » Ici, chaque fissure est mémoire. Et pour les grimpeurs, une nouvelle manière d’explorer le patrimoine.
Ici, la nature, le sport et la mémoire avancent ensemble. On grimpe, oui. Mais on construit aussi autre chose. Un lien au vivant. Une nouvelle respiration, une communauté qui se construit : l’escalade sur un mur naturel dans les Hauts-de-France. Plus enracinée.