Le sentier des Douaniers, une randonnée incontournable sur la Côte d’Opale


Les falaises de la Côte d’Opale ont du charme sous le fracas incessant des vagues qui s’y fracassent. Toutes les villes du littoral Boulonnais l’ont sur leur territoire. Il faut au minimum 5 heures si l’on veut traverser tout le littoral Boulonnais. Et pour mieux comprendre et apprendre de ce sentier millénaire, quoi de mieux que de le pratiquer avec un expert ?
Un greeter c’est toujours mieux
Du verbe anglais « to greet » qui signifie accueillir, les greeters sont nombreux en France. Dans le Pas-de-Calais, ils sont 45. Mais qu’est-ce qu’un greeter au juste ? Ce sont des hommes et des femmes qui accueillent gratuitement des touristes, pour une rencontre authentique, avec un habitant lors d’une balade. C’est une sorte de tourisme participatif. Malgré tout, un greeter n’est pas un guide professionnel, il ne s’y substitue en aucun cas et ne perçoit aucun revenu ou pourboire. Direction donc la commune du Portel où nous avons rendez-vous avec José Capez, greeter depuis 14 ans. Au préalable, nous avions dû fixer le lieu de rendez-vous et la durée de la balade avec notre greeter par téléphone. La durée est libre et tourne entre 1 à 3heures, ce qui permet au greeter de prévoir un itinéraire, du sur-mesure en somme !
Un charme sauvage
José n’hésite pas à commenter tout ce que l’on voit, tant avec des informations historiques que des anecdotes insolites, « ça, c’est le fort Seré de Rivères, de nombreux forts comme celui-là ont été construits afin de créer un système défensif sur toute la frontière française. Celui-ci date de 1883 », détaille le greeter. Le fort est encore accessible, ses murs en pierre s’accordant parfaitement avec le paysage sauvage de la côte. Attention au dénivelé positif, il n’est pas tendre avec ceux voulant aller trop vite. Des montées, puis des descentes, mais toujours avec vue sur la mer du Nord.
Napoléon et une tasse à café
Des blockhaus au phare d’Alprech, en passant par une vue superbe sur le fort de l’Heurt, flottant dans l’eau, la balade se poursuit jusqu’à la plage de Ningles, juste avant Équihen-Plage. Il faut avoir les jambes solides, mais José à l’habitude, à travers chemin et cailloux, il gambade et papote sans perdre le souffle. Arrivé sur la plage, il est déjà temps de faire demi-tour et de rebrousser chemin jusqu’au quai de la Vierge du Portel, lieu du rendez-vous. Mais c’est l’occasion pour José de raconter une dernière anecdote : une histoire entre Napoléon, un Boulonnais et une tasse de café… Amoureux et curieux de la nature y trouveront donc leur compte en prenant ce sentier, que des milliers d’autres randonneurs ont déjà emprunté depuis des siècles. Aussi historique que physique, cette balade est à faire et à refaire et s’adresse à tout type de public. Même les enfants peuvent la faire, à condition d’être bien encadré. Rendez-vous prochainement sur le sentier, vous y croiserez peut-être José ?
L’anecdote secrète
Nous arrivons sur la plage de la Crevasse, en Équihen Plage et le Portel. Si José aime passer par le sentier des douaniers, c’est qu’il y a une bonne raison. L’homme aux jambes solides comme le roc a en réalité un cœur d’artichaut. « Je fais les greets seuls, mais quand je rentre, je raconte tout à ma femme. » José lui rapporte sans cesse un souvenir… De la plage de la Crevasse ! Mais avant d’y arriver, il faut affronter ses 150 marches d’escalier : « C’est dans l’effort qu’on trouve son bonheur », philosophe de sexagénaire.