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Miss France : enfance, élections, scène médiatique... Admiratifs, les parents d’Eve Gilles se confient sur l’année de règne de leur fille

Edith et Bruno Gilles ont suivi leur fille Eve Gilles et son parcours jusqu’à Miss France 2024 de près. Entre fierté et surprise, ils se confient sur l’année de leur étudiante en mathématiques, qui aimerait partir à la conquête de l’univers.
Journaliste
Temps de lecture: 9 min

Comment était Ève quand elle était petite ?

Édith : Ève a toujours été une petite fille facile, consciencieuse. Elle avait de temps en temps des colères mais, de manière générale, ça s’est très bien passé avec elle.

Bruno : Nos filles ont toujours été beaucoup occupées par le sport et l’envie de gagner. Ève, tout autant que ses sœurs, si ce n’est même plus ! Et pour gagner, il faut de la discipline. Et cette discipline, Ève l’a toujours gardée. C’est pour cela qu’à l’école, aussi, ça c’est toujours bien déroulé car elle avait une vie organisée. Parce que, pour nous, l’école primait avant tout. Donc elle savait très bien que, pour aller au sport, il fallait être à jour dans les devoirs.

Est-ce vous qui lui avez fait découvrir le monde du sport ?

Bruno : Elle a commencé par la danse parce que Lucie, sa sœur, en faisait, même si Ève a toujours adoré danser. Elle a aussi pratiqué le basket, comme ses deux sœurs. Le cheval, c’est pareil. Dès l’âge de 3 ans, elle baignait dans l’équitation ! Elle a aussi fait du tennis de table et de l’athlétisme. Là, c’est elle qui choisissait. Il y a des choses qu’elle voulait faire absolument. Le sport, ça a toujours été un plaisir pour elle.

Aujourd’hui, on voit qu’Ève a confiance en elle. Cela a-t-il toujours été le cas ?

Édith : Oui, toujours. Nous lui faisions aussi confiance et je pense que l’enfant ressent quand on a confiance en lui. Je me rappelle, quand nous mangions ensemble à table, on ne regardait pas la télé, on discutait. Mais comme c’était la petite dernière, elle ne participait pas beaucoup aux discussions. Mais de temps en temps, comme elle nous écoutait, elle avait aussi son mot à dire. D’un coup, elle disait : « Écoutez ! » Et elle débitait tout ce qu’elle avait envie de dire. Et quand elle avait fini, on pouvait continuer. Elle a réussi à s’affirmer dans cette famille.

Bruno : Ève a quasiment tout le temps été déléguée de classe et même quand elle ne se présentait pas, tout le monde votait pour elle. Si elle n’était pas d’accord avec la réflexion d’un professeur sur un élève, Ève n’allait pas se cacher pour lui dire et lui expliquer pourquoi, peu importe qui était en face d’elle. Elle a toujours été contre l’injustice.

Participer au concours Miss France, était-ce son rêve ?

Édith : C’est elle qui a eu envie de le faire, sauf qu’au moment où elle voulait vraiment y participer, moi, je ne voulais pas parce que je souhaitais qu’elle fasse d’abord des études.

Bruno : Pour tout dire, moi, je ne savais même pas qu’elle voulait faire Miss France ! Tous les ans, on regardait l’émission, comme une grande partie des Français, mais quand c’était fini, je n’en parlais plus. Quand je l’ai su, j’ai aussi donné priorité aux études. 

Édith : En 2022, je suis allée à La Réunion et là, c’est mon père qui m’en a parlé. Quand je suis rentrée, j’en ai discuté avec Ève. Je pense que c’est à partir de ce moment-là que ça a vraiment travaillé dans sa tête, car elle savait que son grand-père la soutenait. Donc elle a été plus insistante. Et un soir, je lui ai finalement dit d’envoyer un mot au comité. Elle a tout de suite été retenue.

Pourquoi avoir choisi Hersin-Coupigny pour le début de son aventure de Miss ?

Bruno : Le comité Miss Nord-Pas-de-Calais a envoyé une liste d’endroits où Ève pouvait participer aux élections locales et, à ce moment-là, c’était au tour d’Hersin-Coupigny. Elle s’était aussi inscrite pour Miss Vallée de la Hem.

Première élection et déjà élue, vous étiez plus que fiers ?

Édith : Pour moi, cette élection était différente par rapport aux deux autres. C’est celle qui m’a fait le plus d’effet. J’ai ressenti plus d’émotion parce que c’était la première.

Bruno : On se disait que si elle ramenait déjà une écharpe, c’était très bien. Puis quand vous la voyez être sélectionnée dans les 5 du jury, puis dans les 4, dans les 3 et, à la fin, qu’il n’en reste plus que 2… Vous avez le temps de sentir l’émotion monter !

Comment l’avez-vous trouvée sur scène ?

Édith : Je l’ai trouvée très concentrée. Elle était vraiment dans sa bulle et elle faisait tout pour convaincre. Après, elle a toujours fait de la scène avec les galas de danse. Elle adorait ça, elle voulait toujours être au-devant de la scène !

Bruno : Pour ma part, je l’ai davantage découverte dans ses discours. Elle savait à l’avance les points forts qu’elle souhaitait exprimer.

Puis, l’aventure a continué avec Miss Nord-Pas-de-Calais…

Bruno : C’est une division au-dessus ! C’est un concours avec des femmes qui ont déjà gagné des élections locales et qui ont souvent, des comptes fans. Ève n’était pas vraiment sur les réseaux sociaux avant. Mais on a compris très vite qu’on l’avait remarquée et qu’elle serait parmi les favorites.

Édith : Il a fallu ramener du monde pour la soutenir. Nous sommes allés voir le maire pour présenter notre projet. Il a été très gentil et le village, qui connaissait Ève depuis toujours, a adhéré tout de suite. Un bus a été loué et il s’est rempli très vite.

Et le Graal, direction l’élection Miss France !

Bruno : C’est à ce moment que les comptes fans nationaux s’intéressent, dressent leur liste, leurs pronostics, diffusent des photos… Dès que les premières photos d’Ève sont apparues, elle a été likée assez bien par les gens. Ils l’ont remarquée par ses cheveux courts. Ève se différenciait totalement des autres Miss.

Le soir de l’élection Miss France, tout Quaëdypre la soutenait dans la salle polyvalente. Comment l’initiative a été prise ?

Bruno : Comme il était très difficile d’avoir des places pour l’élection Miss France, tout de suite, le maire a dit qu’il louait la salle et diffusait l’émission sur grand écran. C’est dingue, ce n’est pas souvent que l’on voit ça ! Il y a même des gens qui ne regardaient pas Miss France qui sont venus ! Avant l’élection, le village avait aussi fait des flyers, installé une grande affiche sur un rond-point…

Comment ça se passe une fois que Miss France est élue ?

Édith : On n’a même pas pleuré. Mais c’est comme si on avait été saisis… D’un coup, on vous dit que c’est elle qui a gagné. On regardait la scène. On la voyait qui était devant tout le monde. Et très vite, vous avez des gens du comité qui vous disent de monter sur scène, qui se présentent à vous, qui vous expliquent leur rôle. Moi, j’avais envie d’avoir un moment avec Ève toute seule et je me suis dit : « Ce soir, on va rentrer sans notre fille. »

Comment avez-vous vécu cette année ?

Édith : On s’est déplacés quelques fois pour aller la voir. Et tous les jours, je regarde s’il n’y a pas une nouvelle photo d’elle sur les réseaux. Elle m’appelle aussi régulièrement, souvent quand elle est en train de se maquiller ou quand elle se prépare pour se rendre quelque part.

Bruno : Ève a essayé de temps en temps de rentrer, parfois pour une journée seulement, mais elle est énormément sollicitée par son travail. Malgré tout, elle a toujours gardé ses attaches avec le Nord et elle a assisté aux élections locales. C’était donc l’occasion d’aller la voir. Nous sommes aussi allés au Jeux Olympiques avec elle. En tant que parents, on a vécu des choses qu’on n’aurait pas vécues si elle n’avait pas été Miss France !

Un événement en particulier vous a-t-il marqué pendant son année de règne ?

Édith : Quand elle a monté les marches à Cannes, dans sa robe rose. Quelle fierté !

Bruno : Quand elle a défilé pour Pierre Cardin. Surtout quand vous apprenez que jamais une Miss n’avait fait ça jusque maintenant pendant son règne. C’est pas mal ! Ève essaye de faire des choses que d’autres n’ont jamais faites.

Il y a eu aussi le bodyshaming qu’elle a pu subir… Comment avez-vous réagi ?

Édith : Quand il y a eu les photos officielles et les critiques, ça a un peu déstabilisé Ève. Elle a eu une période de doute, mais qui n’a pas duré longtemps. Elle s’est remobilisée et a été fort soutenue par nous et les comités Nord-Pas-de-Calais et Miss France. Pour nous, ça a été très difficile. À la vue de certains commentaires, j’avais envie de pleurer… J’ai donc arrêté de les lire parce que j’imaginais ma fille en train de pleurer aussi… Je disais à Ève qu’il ne fallait surtout pas tenir compte de toutes ces critiques, du moment qu’elle savait qui elle était, peu importe ce que disaient les autres.

Bruno : Il y a des critiques, c’est récurrent. Ça peut passer au-dessus de la tête. Mais il y a des gens qui vont quand même loin. Parfois, il y a même une politisation des critiques. On vous déclare woke, féministe, peu importe, sans connaître la personne, ni ses valeurs. Les gens pensent pour vous. Donc parfois, ça m’arrivait de répondre parce qu’au bout d’un moment, c’est compliqué de rester impartial.

Vous aussi avez été propulsés sur le devant de la scène médiatique. Comment l’avez-vous ressenti ?

Édith : Justement, j’avais dit à Ève : « Ève, tu fais tout ce que tu veux, mais je te préviens, moi, je ne passe pas à la télé et je ne réponds à aucun journaliste. » Mais je l’ai fait pour elle.

Après Miss France, Miss Univers ?

Bruno : Elle a déjà annoncé qu’elle souhaitait y participer en 2025. Ce serait la consécration. Mais ce sera une toute nouvelle aventure !

Que pouvez-vous lui souhaiter désormais ?

Édith : Je ne lui souhaite que du bonheur ! Mais ce qu’elle nous a toujours promis, c’est de finir ses études. C’est quelqu’un qui est déterminé. C’est pour ça qu’on lui a toujours fait confiance. Et je pense qu’elle aura à cœur de les finir.

Bruno : On souhaite un gage de sécurité pour son avenir. Il est vrai qu’après Miss France, il y a beaucoup d’opportunités. Mais le 14 décembre, tout peut s’arrêter comme tout peut continuer. Si elle a envie de continuer dans ce milieu, elle va tout faire pour réussir. Ève a une partie de son destin en mains. Elle l’a déjà forcé une première fois !

Comment résumeriez-vous une telle expérience ?

Bruno : Miss France, c’est un peu comme gagner au loto : sur 68 millions de Français, il n’y a même pas 100 personnes qui ont eu ce privilège jusqu’à présent ! Et effectivement, quand le comité Miss France dit que les gens ont la possibilité en un soir de changer le destin d’une personne, vous vous rendez compte que c’est vrai !

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