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Comment savoir si quelqu’un vous ment ? Des chercheurs préconisent une méthode clé pour reconnaître un bobard

Une étude scientifique très sérieuse menée par des chercheurs de l’Université d’Amsterdam démontre comment reconnaître les menteurs de façon quasi infaillible. Elle mise sur le fait que le diable se cache dans les détails...
Journaliste
Temps de lecture: 2 min

Quelquefois, nos sens se mettent en alerte nous signifiant l’impression diffuse qu’on nous raconte des mensonges, mais on ne sait hélas pas toujours déméler le faux du vrai. Il y a quelques années, des scientifiques du LieLab, laboratoire de détection de mensonges de l’Université d’Amsterdam, aux Pays-Bas, ont proposé une nouvelle approche de détection des mensonges.

Les chercheurs du LabLie préconisent de ne pas se fier au langage corporel de quelqu’un comme le recommandent la plupart des méthodes de détection du mensonge, mais de se concentrer uniquement sur ce que la personne raconte.

Une règle simple : écouter toute l’histoire

La méthode repose sur l’écoute des détails de l’histoire racontée par le supposé « menteur ». Seul ce niveau de détail du message est évalué. Même si cela prend un certain temps pour s’y habituer. « Seuls les gens qui disent la vérité peuvent donner une description riche parce qu’ils ont réellement vécu l’événement, les menteurs peuvent inventer des détails, mais cela augmente le risque d’être pris », explique Verschuere, professeur agrégé de psychologie légale et coauteur de l’étude.

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Infaillible pour démasquer les menteurs

Pour évaluer l’efficacité de cette approche, Bruno Verschuere et son équipe ont mené un test sur un groupe d’étudiants, divisé en « coupables » et en « innocents ». Le groupe des « coupables » devait voler un examen universitaire dans un casier. Tandis que le groupe des « innocents » devait aller à la bibliothèque, boire un café et appeler un ami.

Tous ces étudiants ont ensuite dû raconter ce qu’ils avaient fait durant cette demi-heure passée sur le campus. Pour brouiller les pistes, les participants étaient libres d’utiliser tous les signaux possibles : regard, comportement nerveux, etc.

Dans neuf études portant sur des déclarations manuscrites honnêtes et trompeuses, des transcription d’entretiens vidéo ou des entretiens en direct, 1 445 personnes ont été invitées à évaluer l’exactitude de déclarations de ces étudiants, en se fiant uniquement à la quantité de détails (lieu, personne, heure, lieu) de l’histoire. Les résultats ont démontré qu’ils ont toujours été capables de distinguer les mensonges des vérités.

Il en ressort qu’en se fiant uniquement aux détails (lieu, personne, heure) dans les récits des étudiants, les évaluateurs parvenaient quasiment à chaque fois à discerner les mensonges des vérités, avec une précision de 59 à 79 %. Tandis qu’en analysant d’autres signaux, dont le langage corporel, les résultats étaient beaucoup moins probants.

Le syndrôme de Münchausen

Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchausen (1720-1797) était un officier, mercenaire à la solde de l’armée russe. Le récit romancé de ses exploits en a fait un des héros les plus populaires de la littérature allemande. Il a confié à l’écrivain Rudolf Erich Raspe ses « extraordinaires » aventures avant de se fixer à Hanovre. Surnommé le « baron de Crac » (« baron du mensonge », selon l’expression « raconter des craques »), il aurait voyagé sur la Lune sur un boulet de canon et aurait dansé avec Vénus… Son destin et son éloquence devinrent légendaires, lui assurant une réputation d’affabulateur hors pair, voire de fou.

De son nom est tiré le syndrôme de Münchausen. Les victimes de ce syndrome simulent tous les symptômes d’une maladie afin d’attirer sur elles l’attention des médecins. De son nom est également tiré le trilemme de Münchhausen, aussi appelé trilemme d’Agrippa du nom du philosophe antique qui l’a le premier exprimé, et qui met en évidence l’impossibilité d’établir une vérité absolue sur quoi que ce soit.

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