Le nouveau parcours sur les « Mondes arctiques » au musée de Boulogne-sur-Mer est tout simplement magique


Le musée de Boulogne nous propose une véritable immersion dans l’univers des Inuits (anciennement appelés les esquimaux) et des peuples d’Alaska. Il nous invite à les découvrir d’un point de vue ethnologique et artistique.
La création de ce nouveau parcours a été possible grâce aux donations de Claude Baud et Michel Jacot, et aussi celle d’Alice Rogoff. Ces donations ont été associées à la collection originale de l’ethnologue et aventurier Boulonnais, Alphonse Pinart, cédée au musée de Boulogne en 1875.
L’exposition a été inaugurée le vendredi 4 juillet. À l’ouverture de l’exposition, un public de tout âge s’est montré d’emblée conquis par la proposition culturelle globale. Tout un département dédié aux arts primitifs des peuples du nord du Canada et de l’Alaska, et une immersion dans l’histoire de ces populations.
Des peuples, trois époques
La visite débute avec l’art Inuit contemporain. Des œuvres créées entre 1960 et le début du XXIe siècle. À cette époque, les artistes Inuits naviguaient entre leur héritage autochtone ancestral et l’influence transmise par les peuples occidentaux. Le fil rouge dans ces œuvres, c’est toujours le lien à l’environnement, à la spiritualité et à leur mode de vie. Cela se voit principalement à travers les matériaux utilisés. Des pierres, des os d’animaux marins, tous ramassés dans la nature.
À travers les symboliques animales entremêlées d’esprits chamaniques aussi. Le regard du visiteur est envoûté par ces formes à la fois simples dans leurs dessins et complexes dans leurs assemblages. Les masques, les statues, les objets usuels racontent beaucoup de choses et on reste subjugué. Il y a tellement de choses à voir, de façon de les voir aussi.


On entre ensuite dans l’espace dédié à la collection Pinart, notamment les masques rituels de la chasse que l’ethnologue a récolté avec l’assentiment du peuple Sugpiat. Aujourd’hui, ces masques rassemblés à Boulogne représentent 40% de tous les masques Inuits qui sont conservés à travers le monde. Dans cette partie, plus tribale, plus brute, on découvre ce qu’était la vie de ces tribus au XIXe siècle. À cette époque, l’Alaska était composé d’une mosaïque de peuples différents. Les masques, les bols, les sagaies et les coiffes perlées nous racontent comment ils vivaient.
La suite nous plonge dans un univers artistique nimbé de couleurs vives et de différentes représentations animales pour la majorité. On entre là dans le XXe siècle, et l’on découvre des œuvres d’artistes locaux qui s’appliquent principalement à renouer avec leur culture autochtone qu’ils avaient un peu perdu de vue, à cause, entre autres, du processus d’acculturation. La collection contemporaine est composée d’œuvres réalisées des années 1970 à nos jours, et reflète les enjeux actuels de l’Arctique.