Prévenir, détecter, guérir : le cancer du sein expliqué simplement par les professionnels de l’hôpital d’Arras


Octobre rose, ça concerne tout le monde : qu’on soit atteint ou ayant déjà eu un cancer du sein, parce que l’un de nos proches essaie actuellement de guérir et pour sensibiliser tout simplement toutes les femmes de notre entourage. Et pour tout savoir sur ce cancer qui est la première cause de mortalité parmi les cancers gynécologiques et qui touche 1 femme sur 8 au cours de sa vie, nous avons demandé à Camille et Raphaël, étudiants en 3ᵉ et 2e année en imagerie médicale et au Dr Julie Dewaguet, radiologue spécialisée en imagerie de la femme, au centre hospitalier d’Arras, de nous présenter un « guide » simplifié du cancer du sein.
Quels sont les premiers symptômes du cancer du sein ? Grâce à l’autopalpation, on peut détecter des masses, une déformation du sein, des rougeurs, un méplat, un écoulement mamelonnaire…
Comment se palper nous-mêmes ? Avec le bout du doigt, en commençant au niveau du haut du sein et en descendant au fur et à mesure. Puis, bien se palper au niveau de la fosse axillaire et n’oublier aucune partie. Si on a un doute, aller voir son médecin, son gynécologue ou sa sage-femme. Le mieux est de s’autopalper après les règles.
À quel âge, se fait-on dépister généralement ? Le dépistage organisé, c’est de 50 à 74 ans, tous les deux ans, sur invitation de la Sécurité sociale. Et il y a d’autres cas particuliers, entre 40 et 50 ans, ou après 74 ans, sur prescription médicale.
Les plus jeunes peuvent-ils avoir le cancer du sein ? Oui, mais c’est plus rare, c’est du cas par cas. Il faut d’abord consulter son médecin pour être orienté.
Et même les hommes ? Oui. Le cancer peut se développer dans tous les tissus. Et les hommes peuvent également faire une mammographie. Pour information, 99 % des cancers du sein apparaissent chez la femme et 1 % chez l’homme.
Comment se passe le dépistage ? D’abord par soi-même, par autopalpation, puis par mammographie. Et ensuite, ça dépend de beaucoup de paramètres, mais on peut faire une échographie qui sera complémentaire à l’examen, selon la densité des seins généralement.
Si on a des cas de cancer du sein dans notre famille, a-t-on plus de risques de l’avoir ? Oui, les facteurs génétiques (antécédents familiaux) sont les facteurs propices à l’arrivée du cancer du sein.
Si on est pris à temps, à combien de pourcents s’élève le taux de guérison ? Ça dépend du stade du cancer, mais s’il est pris au début, c’est plus de 90 % de guérison à 5 ans.
La sensibilisation est donc importante ? Oui, c’est tout l’intérêt du dépistage tous les deux ans : on fait en sorte de trouver la lésion quand elle est encore petite. C’est là qu’elle sera traitée le mieux, parce qu’elle n’est pas étendue, juste localisée au sein, et c’est le traitement le plus facile.
Si j’ai un cancer du sein, quelle est la procédure ? Consulter rapidement pour faire un examen de mammographie et compléter par une échographie et une biopsie.
Et après, est-ce qu’il y a chirurgie ou chimio ? Ça dépend surtout de ce que la biopsie dira : s’il y a un traitement médical possible, à savoir une chimiothérapie, ou si on commence par le traitement local. Ça dépend de la taille de la tumeur, des lésions à distance, à savoir ganglionnaires, ou dans d’autres parties du corps.
Y a-t-il des moyens de prévention comme une bonne alimentation ou le sport ? Si certains facteurs peuvent favoriser le cancer du sien, la part génétique reste essentielle. Mais même s’il n’y a pas de recette miracle, manger correctement, faire du sport et avoir une bonne hygiène de vie vous permettra de rester en bonne santé, quoi qu’il arrive.