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Il relève le défi du marathon de New York

À 36 ans, le Boulonnais Damien Clément, s’est classé 246e sur plus de 54 000 participants

Temps de lecture: 4 min

L’expérience est inoubliable. Notre coureur boulonnais raconte, le regard perdu au loin, rêveur : « le parcours au milieu des buildings, le public très présent qui vous encourage du début à la fin, les deux millions de spectateurs… Là-bas, les gens posent congés pour assister à l’événement ! Ça vous porte. »

Marathon de New York : Verrazano Bridge
Marathon de New York : Verrazano Bridge - crédit photo : CC BY-SA 2.0

Cela fait presque un mois que l’épopée de Damien Clément s’est terminée à l’arrivée du marathon de New York, à Central Park. Cette course est l’une des plus réputées, des plus difficiles et des plus courues (54 000 participants). Le Boulonnais peut être fier de son résultat. Le sapeur-pompier de métier, coureur régulier et passionné depuis 2008, a bouclé son marathon (plus de 42 km) en 2 h 41’26’’, en atteignant la 246e place du classement, et qui plus est, en partant dans le «Sas élite»… Il est le 9e français à l’arrivée de cette édition 2019.

Pourtant, Damien n’est pas passionné de course depuis toujours. Lui, ce qu’il aime, ce sont les voyages, le vélo, le tour de France, la plongée, le foot… Et puis le sport en général. Fils de fonctionnaire de police, il raconte s’être passionné pour les pompiers dès le plus jeune âge : « pour l’esprit de cohésion et l’esprit sportif, entre autres », raconte-t-il. Plus jeune, il joue beaucoup au ballon rond. Une discipline qu’il abandonne, par manque de temps, lorsqu’il entre chez les pompiers à Boulogne, puis à Saint-Omer. C’est là qu’il passe à la course à pied, que la passion du running prend racine en lui.

Vainqueur du Trail des 3 Forts

« J’ai fait mon premier 10 km, bouclé en 38’30’’. On m’a beaucoup encouragé à poursuivre. » Damien ne s’arrête plus : sur piste, sur route, en trail… « Chaque terrain a ses avantages et ses inconvénients. Sur piste je vais aller chercher le chrono, tester mes limites. Sur un trail, je vais prendre plaisir en découvrant le parcours », explique le vainqueur, par deux fois (2017 et 2018) du Trail des 3 Forts.

Le marathon de Paris, devient vite un objectif. « Je voulais le réaliser pour mes 30 ans », chose qu’il a faite. L’objectif du marathon de New York est venu naturellement, à l’horizon de ses 35 ans.

Sa participation, avant même de penser à la course ou au résultat, n’était pas gagnée d’avance. « Il faut un budget de 3 000 euros par coureur, sans compter les faux frais. Le dossard en lui-même coûte déjà 470 euros… » Le pompier économise, fait appel à des sponsors, lance des appels à la solidarité. « Lorsque j’ai parlé de mon projet à mon entourage, la première réaction de ma famille, c’était «on te suit». Et parmi mes collègues, beaucoup étaient partants pour que l’on court ensemble », raconte Damien. Ils étaient dix au départ. Mais le marathon de New York n’est pas une mince affaire. Au final, seul son ami et collègue de longue date, Ludovic Mahieu, vivra l’expérience à ses côtés de A à Z. Mais Damien ne tarit pas non plus de remerciements à l’attention de ses nombreux autres soutiens : ses proches, sa famille, ses collègues, l’Union départementale des sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais qui a organisé une journée sportive au profit de son aventure… « Et surtout ma petite femme, Émilie, et son fils Éliot. »

Côté sportif, le coureur a été très suivi par son club, l’AC Audomarois, et par son entraîneur Jean-Pierre Wattel. « J’avais un plan d’entraînement sur trois mois. Je courais six jours sur sept, avec des séances basées sur la vitesse, des séances VMA (Vitesse maximum aérobie). Et puis des sorties longues et des footings. » Le Boulonnais s’est entraîné le long de la Liane, de la Côte d’Opale, à Wimereux, mais aussi dans les marais Audomarois.

« J’ai toujours positivé »

S’il devait y revenir, Damien ne changerait rien, si ce n’est, peut-être, ajouter un peu de vélo pour varier les types d’effort. « Il n’y a pas de secret, il faut borner, enquiller. J’ai eu un coup de mou sur un 800 mètres, à deux mois d’entraînement. Je n’avais plus de sensation. Mais c’est revenu. »

Le travail a payé puisque l’exploit sportif est là. « J’ai suivi la conférence de presse de Dominique Chauvelier (coureur français bien connu dans le monde des marathons, NDLR), il a alerté sur certaines difficultés que l’on pouvait rencontrer. Et je n’ai pas eu ce mur dont il parlait à un moment de la course. J’ai toujours positivé, même lorsque j’ai subi ma contracture », raconte Damien. Ce marathon est une vraie réussite pour notre sportif Boulonnais, un exploit et un souvenir inoubliable.

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