Au Touquet, le Café heureux intègre les jeunes dans la vie active
Ouvert depuis plus d’un an, le Café heureux permet d’employer des jeunes en situation de handicap. Depuis le 1er août 2021, des ateliers de cuisine y ont même vu le jour.


Installé au centre équestre le 1er août 2020, le Café heureux donne l’opportunité aux jeunes handicapés du Montreuillois de pouvoir s’insérer dans la vie professionnelle. À l’image des Cafés joyeux qui emploient des personnes atteintes de trisomie 21, l’établissement touquettois reprend le concept en décidant d’y inclure également les autistes. Les enfants sont portés par l’association EPEAM, l’École Parentale pour Enfants Autistes du Montreuillois, fondée en 2013 grâce au député-maire du Touquet, Daniel Fasquelle. «C’est une volonté propre du maire. L’autisme lui tient énormément à cœur, et cela depuis son mandat de député. Il continue de soutenir la cause en s’impliquant dans de nombreux événements comme le festival Touquether», raconte Sophie Bancquart, conseillère municipale en charge du handicap.
Des outils pédagogiques
Sur place, les jeunes employés du Café heureux sont épaulés par toute une équipe de professionnels. Ils sont encadrés par une éducatrice spécialisée et un psychologue, et peuvent profiter d’un cadre privilégié. En effet, les autistes de l’EPEAM sont des habitués du centre équestre. Plusieurs séances d’équithérapie ont déjà eu lieu au même endroit. Grâce aux chevaux, les enfants peuvent retrouver un état de quiétude, utile sur le plan psychique et pour le bon déroulement du service.
Selon les enfants pris en charge par le Café heureux, le degré d’autisme peut être très différent. «Trois de nos jeunes ont vraiment conscience de leur environnement et rentrent facilement dans leur rôle. Certains sont très indépendants comme Bastien qui anticipe et mémorise facilement», explique Nicolas Lejeune, responsable du Café heureux. Pour exercer correctement leur travail, le Café heureux a mis en place une réglementation que les jeunes employés suivent à la lettre. Pour leur faciliter la tâche, un carnet de commandes spécifique a été élaboré. Il contient toutes les propositions de l’établissement et sous chaque produit, des petits cercles sont à cocher au feutre effaçable selon la quantité demandée. Lorsqu’il s’agit de boissons alcoolisées ou de la gestion de la caisse, la prise en charge est laissée à une personne responsable pour éviter tout problème.
Ateliers de cuisine
Cet été, des ateliers ont été mis en place afin de permettre aux autistes d’accroître leur implication. Pendant plus d’un mois, les jeunes s’entraînent à cuisiner la même recette pour réussir à l’assimiler et à la reproduire tout seul. Pas de plats complexes. Les adolescents apprennent ainsi à réaliser des gâteaux pour accompagner un café ou un apéritif. Les séances durent au maximum une heure. Au-delà, il est difficile pour eux de rester concentré. Malgré cela, les résultats sont très encourageants. «Ils ont tous progressé et ont pris de l’assurance. Ils ont l’impression d’être intégrés», ajoute Nicolas. La clientèle apprécie elle aussi la démarche de l’établissement. «Lorsqu’un enfant autiste vous sourit, cela fait énormément plaisir» termine le responsable.