Maxime Beaumont, au carrefour d’une vie à haute intensité
Après trois participations aux Jeux Olympiques, le kayakiste Boulonnais Maxime Beaumont réfléchit à participer aux JO de Paris en 2024 même s’il a déjà entamé son processus de reconversion


Maxime Beaumont pratique le kayak, spécialisé dans la course en ligne sur une distance de 200m. Dans le jargon du sportif, ça se traduit par K1 – 200 m. C’est le genre de course ultra rapide qui à haut niveau, se court en moins de trente-cinq secondes. Il a participé aux JO de Londres en 2012 où il a fini 4e dans sa catégorie. Aux JO de Rio il a décroché la 2e place (médaille d’argent). Aux derniers JO de Tokyo, il a fini 9e.
Aujourd’hui, il continue d’enchaîner les championnats en Europe et dans le monde. À son retour de Tokyo, il s’est donné 100 jours pour décider de s’engager (ou pas) pour la course aux qualifications pour les JO de Paris en 2024. Sa discipline actuelle n’étant pas retenue pour 2024, il devra, au passage, s’orienter vers une nouvelle voie : soit 500 m en équipage, soit 1000 m en monoplace. C’est une grande décision pour Maxime, qui à 39 ans, doit choisir entre trois années d’entraînements intensifs supplémentaires ou engager sa reconversion professionnelle.
Grand, trop grand peut être pour un kayakiste (il ne dispose que d’un espace de 50 cm pour s’insérer dans le Kayak de compétition), athlétique et beau gosse, Maxime Beaumont est surtout perçu de manière générale comme un bosseur et au niveau de sa personnalité, comme un vrai gentil. Tous les jeunes boulonnais qui s’intéressent aux sports nautiques le connaissent et ont eu la chance de le rencontrer au moins une fois.
Maxime a toujours gardé un pied dans la ville et le Boulogne Kayak Club (BCK), qui l’a vu grandir et s’envoler vers les sommets. Conscient d’avoir eu la chance d’avoir été bien accompagné et de côtoyer de grands champions, il s’applique à rester humble et à la portée des jeunes, souvent inspirés par les grands sportifs.
La rencontre avec Didier Hoyer
C’est à l’âge de 9 ans qu’il a lié sa vie à la pratique du Kayak. « Ma grand-mère m’emmenait à la plage de Boulogne durant l’été et le BCK avait une antenne là-bas. Elle m’a inscrite à un stage et j’ai découvert le kayak en mer ». Inscrit au club, c’est l’ambiance et l’esprit d’équipe qui ont fait pencher la balance et inspiré l’adolescent.
Sa carrière de sportif de haut niveau, il l’a construite avec l’aide de Didier Hoyer, entraîneur au BCK à l’époque où Maxime est arrivé et lui aussi sportif de haut niveau médaillé aux JO (2 médailles de bronze en 1984 et en 1992). La vingtaine arrivant, Maxime a dû décider s’il s’orientait vers une carrière de sportif professionnel : « C’est toujours la question qui se pose quand on passe du statut de junior à celui de senior ».
Il a choisi cette voie mais c’est seulement vers 25-26 ans qu’il a acquis la maturité d’un sportif de haut niveau : « c’est à cet âge-là que j’ai compris que pour accéder au haut niveau il fallait radicalement changer de vie ». Devenir sportif de haut niveau est un engagement physique, moral et financier. « Il faut trouver des partenaires, des sponsors pour pouvoir vivre et s’entraîner de façon professionnelle ».
À l’époque Maxime était alors entraîneur au BCK (il l’a été de 2008 à 2015). Didier Hoyer qui entre temps était devenu le président du club et donc son employeur, a continué à l’accompagner. « Avec son accord, j’ai aménagé mes horaires pour pouvoir m’entraîner. Les résultats obtenus définiraient la ligne à tenir par la suite ». Les résultats ont suivi et Maxime s’est définitivement lancé dans la carrière de kayakiste de haut niveau. À l’aube de la quarantaine, Maxime pose toutes les cartes sur la table pour réfléchir à la suite de sa carrière.
Une suite qu’il a déjà anticipée en se formant au diplôme d’entraîneur au niveau national. « La Fédération est prête à travailler avec moi, donc de ce côté les choses se mettent en place ».
La reconversion
C’est une première étape franchie pour la vie d’après. Et, on a beau avoir la grande forme et s’astreindre à une hygiène de vie stricte pour la conserver, être sportif de haut niveau est usant pour le corps. « À mon âge, je me blesse plus facilement et c’est aussi plus difficile de s’en remettre », admet le sportif. C’est un peu l’argument qui le fait réfléchir sur sa participation aux JO de Paris. « J’ai 39 ans aujourd’hui, j’aurais 42 ans aux prochains JO, ça compte ! »
Enfin, ne jamais être chez soi et difficilement conciliable avec une vie de famille harmonieuse et Maxime est l’heureux papa d’un petit Lucas qui aujourd’hui a 6 ans. D’ici novembre il aura pris sa décision sur l’orientation qu’il souhaite donner à sa vie