Charles Dickens, un romancier anglo-boulonnais
En cette fin d’année, la Ville de Boulogne organise à la bibliothèque municipale des Annonciades plusieurs animations dédiées à l’auteur, entre autres, d’Oliver Twist et de David Copperfield.


La bibliothèque boulonnaise Le Quadrant convie petits et grands, cette semaine, à de riches moments Dickens avec le collège Daunou et l’association des Amis de Charles Dickens. Cette heureuse initiative va nous plonger dans l’atmosphère émouvante de l’enfance au XIXe siècle. Rappelons qu’en outre, le Quadrant est riche d’ouvrages empruntables de cet auteur.
En 2019, le tour des remparts devenu « promenade Dickens » a permis de découvrir Boulogne avec les yeux de celui-ci, grâce à la regrettée J.Watrin et à C. Fontaine-Albagnac. Dickens avait déjà sa rue près du lycée Mariette et une allée à Condette où il a longtemps séjourné. Aussi avons-nous l’impression que Dickens est un peu « à nous »… En voici tout de même une biographie sommaire.
Selon S. Monod, Charles Huffam Dickens est le 2e des sept enfants d’Elisabeth et John Dickens, administrateur portuaire. Né en 1812 à Porsmouth, il vit à Chatham puis à Londres. Des revers de fortune familiaux l’obligent à travailler douloureusement, dès l’âge de 12 ans, dans une fabrique de cirage. Après trois ans d’études secondaires, il devient clerc puis sténographe à la Chambre des Communes.
Des enfants scolarisés à Boulogne
Parallèlement, il publie à partir de 1833, sous forme de feuilletons, des scènes de la vie londonienne, rassemblées dans Esquisses de Boz, son pseudonyme. Ce sont les Pickwick Papers qui lui donnent la célébrité en 1836 ; la même année il épouse Catherine Hogarth, fille d’un homme de lettres, dont il aura dix enfants ; quatre seront scolarisés à Boulogne.
Dickens est un grand travailleur qui écrit des articles, des discours, des contes (ainsi ceux de Noël), des récits, est directeur d’un hebdomadaire. Il est aussi lecteur public de ses propres œuvres, de façon bénévole puis rétribuée, en obtient de grands succès.
Il voyage beaucoup, dès 1842, aux États-Unis, en Italie, en France où il va passer près de vingt ans, observe, note. Il a pu acheter un manoir près de la voie ferrée vers Douvres… et la France. En 1858, séparé de son épouse, il fréquente la jeune actrice Ellent Lawless Ternan, dite Nelly, amie de ses filles. Dickens mourra à 58 ans, en 1870, de maladie respiratoire.
Notre auteur a publié une quinzaine de romans dont un million de traductions se sont vendues en France, les plus connus étant David Copperfield et Oliver Twist. Ses personnages étaient joués dans les music-halls et de nombreux films ont été montés.
La richesse de Dickens tient à son écriture claire et vivante, basée sur une analyse en profondeur de la société, et aux valeurs qu’il fait passer : l’effort, l’altruisme, la fidélité… Selon S. Sweig, il a gardé une âme d’enfant pour décrire des enfants. Or, en cette 1ère moitié du XIXe siècle, il est bien le seul à s’intéresser à leur cause : à leurs conditions de vie, aux familles recomposées, au travail imposé, aux châtiments subis. Faisant souvent preuve d’humour, Dickens rend son récit vivant en annonçant les rebonds, en se plaçant parmi les spectateurs. Aussi, ne boudons pas notre plaisir, allons (re)découvrir cet auteur sensible presque autant boulonnais qu’anglais.