Près de Calais, Hélène nous livre ses astuces pour manger sainement
Des jeunes Nordistes au taux de cholestérol similaire à celui de personnes âgées. Un taux d’obésité alarmant dans le Nord (22% contre 17% en région parisienne)… Nous sommes nombreux à malmener notre alimentation, socle de notre bien-être mental et physique et garant d’une bonne santé. Nous faisons le point sur les bonnes pratiques à adopter avec Hélène Guislain, diététicienne-nutritionniste à Blériot-Plage.

Est-ce que nous mangeons mal dans la région ?
« Hélas oui… Contrairement à l’alimentation méditerranéenne composée majoritairement de fruits, de légumes et de poissons cuisinés à l’huile, la nôtre n’est pas réputée pour ses grandes valeurs nutritionnelles. Elle donne la part belle au gras, dont le mauvais, et au sucre, consommé en surabondance… Les chiffres parlent tristement d’eux-mêmes… Les Hauts-de-France sont en effet fortement touchés par l’obésité (avec 22% de personnes concernées) résultant d’une alimentation peu équilibrée et de nombreuses tentations extérieures, comme les fast-foods, et leurs livraisons à domicile en seulement quelques clics. Cela s’explique aussi en partie par la précarité qui touche particulièrement la région…»

La faute aux fast-foods ?
« En partie, oui, mais ils ne sont pas les seuls responsables. Le critère social favorise la malnutrition. Les personnes aux faibles revenus se tourneront davantage vers les buffets à volonté aux tarifs abordables invitant à consommer en très grande quantité. De plus nous avons désormais tendance à recevoir en semaine et à consommer ce lot de bombes caloriques, des gâteaux apéritifs, du saucisson, des cacahuètes salées, plusieurs verres d’alcool. Quand on pense qu’un paquet de chips de 100 g représente 500 calories...»
Comment bien manger ?
« Tout repose sur l’équilibre et le respect de la saisonnalité des fruits et des légumes. Il ne faut rien s’interdire, il faut manger de tout en quantité contrôlée. Le plus important reste de dépenser ce que l’on consomme… Ce qui rend les choses compliquées, je l’admets… Prenons l’exemple d’un menu de fast-food… Ce dernier représente environ 1200 calories… Soit les ¾ des apports nécessaires par jour ! Il faudra être capable de dépenser l’énergie emmagasinée afin qu’elle ne se transforme en graisse…»

Comment savoir si l’on mange correctement ?
« On peut respecter la pyramide alimentaire construite sur une base d’eau dont il faut boire 1,5 litre par jour et que l’on puisera dans les fruits et les légumes. On misera sur les protéines, nécessaires aux muscles, mais aussi les vitamines et les minéraux, livreurs d’énergie et bénéfiques au renouvellement cellulaire. Les fibres offriront quant à elles un bon transit. »

Notons que les noix et les amandes contiennent des protéines.
Certains déplorent le fait que le bien manger est onéreux…
« Il est vrai que le prix des courses a augmenté. Je préconise d’acheter des aliments de meilleure qualité plutôt que ces produits peu nutritifs et peu rassasiants. Je pense à un pack de soda de 12 euros consommé en une semaine notamment par les plus jeunes… Multiplions-le par le nombre de semaines… Cela représente une cinquantaine d’euros, que l’on pourrait aisément octroyer à l’achat d’aliments sains…»
Quel aliment exclure ?
« Le sommet de la pyramide n’est autre que le sucre, seul aliment dont on peut se passer, sauf en cas de pathologie comme le diabète. Il est raisonnable de le consommer en petite quantité. Toutefois, attention, les industriels utilisent un sucre raffiné, le sirop de glucose, qui rend addict… Je reçois de nombreux patients qui éprouvent des difficultés à arrêter le sucre, alors qu’ils ont facilement arrêté le tabac…»
Que consommer en cas de fringale ?
« En premier lieu, il faut comprendre ses envies, déterminer si l’on a envie de manger pour combler l’ennui ou par faim réelle, auquel cas je conseille un goûter pour patienter : une tranche de banana bread, un yaourt, et un café… Idéal pour tenir jusqu’au repas du soir. »

Quelles routines mettre en place ?
« Si l’alimentation joue un rôle clé dans le maintien d’un poids stable, il faut savoir que les 20% restants sont occupés par l’activité physique. C’est bien simple : il faut bouger en privilégiant les sports polyarticulaires comme la marche, la natation, la course à pied…»

« On prendra soin de se composer des repas équilibrés constitués d’une belle portion de légumes, d’un quart d’assiette de féculents et d’une portion de protéines. Pensons au chou rouge, à marier à de la betterave dans un bortsch, une soupe des pays de l’Est, avec des ravioles de chèvres ! Réconfortant et gourmand !»
Des conseils pour les étudiants ?
« Plutôt que de consommer un sandwich de boulangerie (généralement une demi baguette) bien trop riche en féculents, on pourra se satisfaire d’un wrap que l’on garnira à sa guise, avec des protéines, des légumes, une sauce maison, des herbes, des épices. »
Vrai ou faux : les œufs sont-ils trop gras ?
« Ils ont eu mauvaise presse, à tort. Pourtant ils sont riches en protéines, en vitamines… On les consommera extra-frais, à la coque ou au plat, pour conserver leurs bienfaits. »

Facebook : Diététicienne nutritionniste Blériot, 06 28 21 33 05. Consultation au cabinet à Blériot-Plage.





