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Pas-de-Calais : quand Estelle Delamaere restaure et redonne vie aux tableaux abîmés

Estelle Delamaere montre les coulisses de son métier régulièrement pour France 2 et l’émission Affaire Conclue. Elle nous explique son travail au quotidien.

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

C’est une nouvelle semaine qui commence dans son atelier à Hermelinghen. Estelle Delamaere s’attelle à la restauration d’une œuvre du XXe siècle.

« Ce tableau était très encrassé. J’ai commencé par un nettoyage et par un dévernissage pour récupérer les couleurs originales et les détails… », décrit-elle. Avec beaucoup d’application, elle vient déposer quelques touches de peinture sur les mastics qui ont bouché les trous qui composaient la toile, abîmée par le temps. « Une fois les mastics posés, je fais les retouches. Je réalise des mélanges avec différents pigments pour retrouver les bonnes teintes originelles. »

Ces gestes, Estelle Delamaere les réalise tous les jours depuis qu’elle s’est lancée à son compte il y a 7 ans. Un travail qui, au quotidien, est toujours très différent, c’est ça qui est passionnant. Les tableaux à restaurer proviennent d’horizons divers : « Ce sont des associations, des professionnels ou des particuliers qui me les remettent. Je peux me retrouver avec des portraits, des paysages, des scènes religieuses… Au niveau du style, c’est aussi varié : du contemporain, du classique, de l’impressionnisme, des marines... Mais même deux tableaux de marine sont différents à travailler car ils n’ont pas le même support, pas les mêmes techniques, pas le même vécu. »

Plus de trous dans les tableaux

Ce que préfère la restauratrice d’art, ce sont les « tableaux bien abîmés, bien sales ! » pour une bonne raison : « J’adore voir l’avant/après. Je sais que ça va être propre et c’est satisfaisant. En plus, quand ils sont sales, je découvre des choses étonnantes quand je les nettoie. »

Le nettoyage, c’est la première étape de la restauration de la peinture. Le dévernissage suit pour redonner de la lumière au tableau qui est toujours un peu sombre et jaune à cause d’une mauvaise conservation. Les pires cas selon elle, ce sont les trous : « Il y en a parfois de très gros. Alors je viens placer une pièce de renfort au revers et peindre avec des vernis et des pigments pour retrouver les couleurs qui correspondent à la peinture. »

Une phase de test est réalisée sur le tableau « pour savoir si la peinture ne va pas l’abîmer. Je le fais sur les bords pour que ça ne se voie pas ». C’est au minimum 3 heures de travail… au maximum une centaine d’heures selon l’état des peintures.

Fragilité et détails

Estelle Delamaere est parfois confrontée à des difficultés : « Pour les plus petits tableaux par exemple, il faut que je sois plus précise car il y a souvent des mini-détails et c’est plus fragile. » Pour les grands, la difficulté est plutôt d’ordre logistique. Il faut que la restauratrice aille chez le client car les œuvres sont parfois difficilement déplaçables.

L’âge des œuvres a également son importance. Certains ont une belle valeur financière, mais pas de quoi donner plus de pression à Estelle Delamaere. « Ce qui compte peut-être le plus, c’est la valeur sentimentale d’un tableau. On sait qu’on a entre les mains un objet qui compte pour les gens. La dernière fois, j’ai rendu un tableau à une dame qui avait les larmes aux yeux de le voir dans un nouvel état. C’est la plus belle des récompenses. »

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