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Boulonnais : « Au théâtre ce soir », la nouvelle création des Thibautins démarre en janvier

En 2024, les Thibautins vous font découvrir l’envers du décor. Ils vous emmènent faire un tour dans les coulisses de leur univers théâtral. Une visite à leur façon, drôle, décalée, mais aussi avec un regard circonspect sur les travers de ce milieu qui suit ses propres règles du jeu.

Journaliste
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L a commune de Trécon, dans la Marne, a décidé de redorer son image en confiant l’ouverture de sa saison culturelle au metteur en scène polonais Dusan Walesa, dont l’adjointe à la culture, directrice du centre culturel Rika Zarai, professeur de français, est une grande admiratrice. La DRAC subventionne cet événement. Nous assistons à la répétition puis à la représentation de cet événement qui s’articule autour de l’œuvre de Molière. Nous y retrouvons Mustapha et Chaton, les deux syndicalistes de NAO, techniciens du centre culturel, plongés dans un monde théâtral qu’ils découvrent… »

Ça, c’est pour le pitch… Pour mener la danse sur scène, on retrouve Mustapha et Chaton, les deux personnages principaux de NAO. Deux syndicalistes gaffeurs qui à l’époque, étaient en charge de la négociation annuelle salariale (NAO, ndlr) pour l’entreprise de lingerie féminine Sérénade.

Autant dire qu’à grands coups de quiproquos et de situations délirantes, les deux compères sont allés de Charibde en scylla, mais pour le plus grand bonheur des spectateurs et des comédiens qui se sont donnés à fond sur scène. « Drôle. Bien écrit. De belles performances d’acteurs. On a bien ri… » les critiques à l’époque étaient plutôt unanimes. Du pur théâtre de boulevard qui a attiré l’attention de Hamdi Vardar, le directeur de la Comédie de Lille. La pièce a été reprise à Lille et surtout, une collaboration durable est née entre les Thibautins et la Comédie de Lille.

La somme de toutes les expériences

Presque dix ans plus tard, Pascal Chivet, qui entre-temps a navigué dans les milieux professionnels, a eu envie de faire le bilan de ses 30 années d’expérience dans le théâtre amateur, puis professionnel, et sur le monde de la culture de manière plus large. Un univers où il y a beaucoup à dire selon lui.

Cette pièce, il insiste particulièrement sur ce point, n’a pas fonction de critiquer mais plutôt de poser un constat sur un environnement qui reste, malgré tout, prisonnier de sa tendance à l’élitisme : « Dans cette pièce je me moque des postures adoptées par des personnes qui évoluent dans ce milieu, explique l’auteur. Je dénonce aussi le «culturellement correct» et surtout cette forme de mépris qu’affichent certains pour tout ce qui est perçu comme populaire, à leurs yeux, y compris le public… »

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Faire revenir Chaton et Mustapha sur le devant de la scène lui a paru être la bonne façon de faire : « Je me suis inspiré de conversations que j’avais eues avec des personnes qui n’évoluaient pas forcément dans les milieux culturels mais qui avaient pour autant des questions justes, et des critiques plutôt bien menées, souvent constructives sur les spectacles qu’ils avaient vus. Pour attaquer le ver dans la pomme, j’ai voulu prendre deux «Candides», qui ne connaissent rien au milieu du théâtre, et je les ai précipités dans le bouillon. »

Au cours de cette répétition publique, les deux syndicalistes vont découvrir l’envers du décor. Le monde du théâtre, ses codes, son langage, ses postures… Cette pièce, Pascal Chivet l’a voulue très drôle et très enlevée, à l’instar de NAO et aussi de toutes les pièces que les Thibautins ont portées jusqu’ici

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