Et si on dégustait le plateau de fromages de Noël… à l’apéro ? La bonne idée de l’affineur boulonnais Romain Olivier


Le titre de l’article causera quelques palpitations à ceux qui aiment et suivent les traditions à la lettre. Pourtant, déguster le plateau de fromages des fêtes à l’apéritif n’est pas une si mauvaise idée. Au contraire, les sensations gustatives sont encore meilleures selon Romain Olivier, des très réputées fromageries Philippe Olivier, maison spécialisée dans l’affinage du fromage depuis 50 ans.
Et tout le monde sera d’accord sur le premier point : le plateau de fromages de fêtes est un indispensable du repas de Noël qu’il ne faut pas rater. Et c’est là tout le problème. Passé l’apéritif, l’entrée et le repas, les papilles commencent à saturer, tout comme notre estomac. « En positionnant le plateau de fromages à l’apéritif, ça n’empêche pas de repasser sur une entrée relativement douce. On vient aussi répondre à beaucoup de sujets, notamment sur les accords boissons. Car si on maintient le plateau de fromages après le repas, c’est ce que vous avez bu avant et ce que vous allez boire après qui va être important pour le composer. 80 % du temps, le fromage se marie mieux avec les blancs qu’avec les rouges. Mais après s’être déjà fait plaisir avec une bouteille de rouge sur la volaille, c’est compliqué de redescendre sur les blancs. Et si on ne sort qu’un vin au moment du plateau de fromages, il va falloir constituer son plateau autour de la boisson », explique-t-il.
À l’apéritif, ces questions ne se posent donc pas et nous pouvons composer un plateau très divers qui se mariera très bien avec les buveurs de bière, de vin, de champagne, de whisky ou encore de porto ou de muscat ! « Nous sommes plus ici sur une expérience gustative ! »
À l’apéritif, d’accord, mais quelle taille lui donner ?
Là aussi, la question de la place qu’on veut donner à son plateau de fromages est importante. « Si effectivement, ce plateau à l’apéritif vient bien remplacer le plateau dans le déroulement du repas, il n’a pas forcément besoin d’être plus petit. Il peut tout simplement être un moment de partage et, surtout, amener une diversité dans la dégustation qui peut parfois être intéressante. Ça élimine aussi les cacahuètes ou les chips un peu moins festives », analyse l’affineur.
Dans sa besace, on ramène alors une bonne baguette croustillante, quelques pains et voici une expérience, certes inhabituelle, mais festive et où chacun se sert sur le plateau pour plus de convivialité !