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Le père Noël vient de Flandre et on l’a interviewé : « J’essaie de transmettre de l’amour, de la bienveillance et de prendre soin de son prochain »

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, Jean-Luc Delhaye ressort son costume de père Noël pour le plus grand plaisir des enfants et des parents en Flandre. Rencontre.
Par Propos recueillis par Marius Desse
Temps de lecture: 4 min

Jean-Luc Delhaye, Boeschèpois, en Flandre, enfile le costume de père Noël depuis quatre ans environ. Ce dernier adore transmettre sa bonne humeur et son amour lors des fêtes de fin d’année, et les gens le lui rendent bien. Entretien avec le seul et unique porteur de joie et de cadeaux, à Noël.

Père Noël, comment définiriez-vous votre rôle dans ce monde ?

Le père Noël doit faire rêver ! Il doit faire oublier les misères parfois. C’est un dialogue aussi qu’on transmet. Moi d’abord, avant le cadeau, avant toute chose, je dis aux enfants : « Mais surtout, aimez vos parents. Regarde papa, regarde maman, pas seulement à travers les cadeaux. » Noël, c’est avant tout la famille, se retrouver avec les gens qu’on aime. Parce que quand tous les petits me voient, ils oublient leurs parents. Parce que c’est moi qui vais amener les cadeaux. Mais avant tout, c’est d’abord la famille.

Que pensez-vous de l’aspect commercial de Noël ?

Il existe nécessairement. Tout cet aspect marketing. Moi, à la base, j’étais vert et je suis devenu rouge à cause d’un certain Monsieur Coca-Cola... Les lutins me disent que je suis tombé dans le piège. Mais il ne faut pas voir Noël dans le sens commercial. De toute façon, je n’ai pas d’argent, je ne connais pas ça, je n’en ai pas besoin. Être le père Noël, ce n’est pas mettre un costume, une barbe en coton et demander 30 euros pour une photo.

Les lutins existent-ils vraiment ?

Bien sûr ! Ce sont eux qui m’aident à préparer les cadeaux pour tous les enfants. Ils sont 20 000 ! Et ils sont nés avant moi. Ils sont dans les forêts des lutins, très éloignés des hommes, car ils ne veulent pas les voir, ils sont très peureux. À la base, les lutins fabriquaient des objets, mais sans réel but. Un beau jour, Godrech, qui est devenu le patron des lutins, s’est dit que c’était idiot de fabriquer tout ça pour rien et se demandait comment distribuer tout ça aux hommes dont ils ont si peur. Et ils ont eu l’idée de fabriquer le père Noël un peu à leur image. À la base, je suis un lutin, un gros lutin. Ils m’appellent le patron mais, ma foi, ce sont eux qui ont décidé !

C’est Godrech qui organise toute la fabrication des jouets ?

Tout à fait. Godrech n’est pas un lutin farceur. Lui est très calculateur. Il est tout le temps dans les chiffres, à tout calculer et planifier. Car tout est fabriqué au jouet près. Car on a commencé par trois entrepôts. Aujourd’hui, il y en a des centaines. Et Godrech a dû se perfectionner en informatique pour tout ce qui est jeux vidéo, etc. On pense souvent que je suis le créateur mais, en réalité, je ne sais rien faire, je suis juste prêt pour ma tournée et distribuer les cadeaux.

Mais n’est-ce pas la meilleure place de distribuer les cadeaux et de rendre les enfants heureux ?

C’est quelque chose de formidable. J’aime rencontrer les enfants autant qu’ils aiment me voir. À chaque enfant que je prends dans mes bras, parce qu’ils me font beaucoup de câlins, je leur dis : « Merci, tu m’as donné une année de plus ». Et tout de suite après, je lui dis : « Tu sais, tu crois en moi ? » Alors, il me regarde, il dit : « Bien sûr que je crois ». Forcément, avec ses yeux extraordinaires. Mais je dis surtout : « Tu sais, moi, je crois en toi. Et le jour où tu ne croiras plus, ce n’est pas grave, je vais disparaître. Mais je serai quand même toujours là. » C’est un bonheur de rencontrer autant de gens et de partager autant d’amour. Alors, évidemment, la grande question, c’est à chaque fois : « Père Noël, est-ce que tu peux venir telle date ? Quel est ton prix ? » Mais déjà, dès le départ, je n’ai pas de prix. Puisque c’est gratuit. Comment je pourrais prendre de l’argent ? Voilà ce que j’essaie de transmettre : de l’amour, de la bienveillance, prendre soin de son prochain. Il faut d’abord qu’on s’aime tous les deux, ou tous les trois, ou tous les quatre, ou tous les cinq. Papy et Mamie ne sont pas qu’un tiroir-caisse. Le père Noël n’a aucune magie là-dedans.

Que faites-vous le reste de l’année, quand Noël est passé ?

Je me repose, je me promène et je vais dans ma maison de vacances à Boeschèpe. Je ne reste pas toujours au pôle Nord. Ça arrive que les enfants me croisent dans le village habillé normalement, se disant « Oh ! Il y a le père Noël à la boulangerie. » Ça n’empêche pas de continuer à diffuser le message et la magie de Noël. Vous savez, je suis illuminé. Des gens pensent que je suis fou, mais ce n’est pas grave. Certains ne croient en moi que lorsqu’ils m’ont vu m’envoler en traîneau.

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