Connaissez-vous ces quatre infos méconnues sur le beffroi de Calais ?


Il est le symbole de la fusion de Calais et de Saint-Pierre en 1885. Si les travaux débutent en 1911, le beffroi de l’hôtel de ville de Calais est terminé en 1923 et ne sera inauguré qu’au 12 avril 1925. En 2005, il est enregistré au patrimoine mondial de l’Unesco. Magali Domain, historienne locale, nous livre quatre informations méconnues sur l’édifice.
Une prouesse technique
Le beffroi de Calais a été construit à la frontière entre le vieux Calais et Saint-Pierre. « C’était une plaine sableuse que les habitants ont baptisée plaine du Sahara », explique Magali Domain. Le beffroi est composé d’une ossature entièrement construite, en béton armé. « C’est une prouesse technique pour l’époque. Le béton armé est une toute nouvelle technique. Afin de tenir le monument, il a fallu enfoncer profondément des pieux de béton dans le sol. »
L’architecte de l’époque Louis Debrouwer originaire de Dunkerque, utilise le béton armé pour réaliser la cage du beffroi, alors que cette technique est souvent réservée aux constructions industrielles.
« Ce fut un sacré chantier et une réussite puisque le bâtiment n’a pas bougé. Le chantier va durer quelques années, suspendu durant la Première Guerre mondiale ».
L’architecte absent à l’inauguration
Le choix de l’architecte s’effectue suite à un concours d’architecture lancé en 1888, pour la construction du nouvel Hôtel de ville. La municipalité reçoit 95 projets. Parmi les projets retenus, celui de Paul Wallon, et un autre qui a reçu le premier prix, celui d’Émile Decroix. « Louis Debrouwer est sorti du chapeau sans qu’on sache pourquoi. C’est Émile Salembier, maire à l’époque, qui l’a désigné. Les deux hommes sont francs-maçons. » Émile Salembier décède en 1919. « On ne sait pas pourquoi, règlement politique, peut-être, ou oubli, l’architecte ne sera pas invité à l’inauguration. Ce qui n’est pas commun ».
Duc de Guise ?
Lorsque l’on regarde l’édifice, on peut apercevoir quatre chevaliers qui gardent le beffroi. « On a pour habitude de dire qu’il s’agit du Duc de Guise, mais rien ne le prouve. Il s’agit de silhouettes de chevaliers ». Le duc de Guise qui est bien présent, sur le vitrail de l’escalier d’honneur de l’hôtel de ville, est François de Lorraine qui libère, Calais des Anglais, en 1588, après plus de deux cents ans d’occupation. « Ces statues, dont on pense qu’elles sont recouvertes d’or, sont en fait en tôle peinte en doré. L’architecte s’est inspiré du Moyen Âge et de la renaissance. Il s’agit là d’une référence au Moyen Âge. »
Un premier dragon de Calais
En haut du beffroi, on remarque une girouette, avec un dragon souvent utilisé pour montrer la puissance. « On trouve en haut de la flèche un dragon que l’on doit à Louis Debrouwer. La machine n’a pas été le tout premier dragon de Calais ». Le dragon est l’emblème de la ville et figure en haut du beffroi en signe de protection.