Frédéric Hennebelle et l’art de la ferronnerie


La forge rougeoyante, le lourd marteau, la solide enclume... tout y était. Dans cet atelier un peu « brut de décoffrage », Frédéric Hennebelle exerce son métier de ferronnier. « De forgeron ? » a-t-on envie de dire. « Eh oui, c’est un peu ça aussi », me répond l’artisan avec un clin d’œil. Sans compter que c’est aussi et avant tout un artiste qui travaille des petites œuvres d’art, jusqu’à des ouvrages monumentaux.
Ce genre d’atelier « à l’ancienne », il n’en existe plus beaucoup. Dans ce métier comme dans beaucoup d’autres, les machines, qui ont la préférence des jeunes générations, ont remplacé la forge et l’enclume.
L’art et la manière
Frédéric Hennebelle est avant tout un créateur. Il a appris son métier en Suisse, à l’école des Arts et métiers, il y a de cela bientôt quarante ans. Tel un artiste, il inspecte l’architecture des lieux où il doit intervenir. Il calcule, explore les archives architecturales, crayonne le modèle qu’il a en tête puis propose son croquis, et son prix, avant de s’attaquer à la transformation de l’acier brut en œuvre d’art personnalisée.
Actuellement dans son atelier trône une gigantesque marquise créée de toute pièce et qui est en cours d’élaboration.
Pas de logiciel 3D chez Fréderic Hennebelle et de projection sur tablette, plutôt un solide coup de crayon, et le «compas dans l’oeil» comme on dit. Frédéric n’est pas, non plus, un grand fan de l’aluminium. Il travaille principalement l’acier, pièces par pièces, puis il les assemble. Le ferronnier assure aussi le montage et le démontage des ouvrages, et la motorisation. Il est quand même ancré dans son époque !
L’artisan-ferronnier est spécialisé dans la création de pièces métalliques assemblées sur-mesure, et il va travailler sur différents ouvrages : des portails, des grilles, des portes, des rembardes d’escalier, des marquises... Il évolue dans différents environnements : architectures historiques classées, bâtiments industriels, manoirs, entreprises et particuliers. La restauration représente aussi une grande part du métier.
Actuellement, Frédéric est en train de rénover une grille qui date des années 1930. «De l’acier, ça passe les âges sans problèmes ! La grille va être sablée pour enlever la rouille et je vais intervenir ensuite pour retravailler les éléments qui sont abîmés, déformés. Si ça a été bien fait, ou bien refait, ça peut durer très longtemps.»
Frédéric Hennebelle va bientôt passer la main pour prendre une retraite bien méritée mais avec les Compagnons du devoir, il aura formé des dizaines d’artisans.
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