Connaissez-vous la Route du Patois ? Un rallye ludique à travers 8 villages pour apprendre les dictons du picard artésien


Vous aimeriez en savoir plus sur le picard artésien, le patois de notre région, et connaître les dictons qui continuent à vivre dans la bouche des gens du coin ? L’occasion de parcourir la Route du Patois. Cette dernière, inaugurée en 2009, est un parcours insolite de 33 km. Lors des 8 étapes, vous découvrirez 27 panneaux où sont imprimés « des dictons en picard artésien, expressions drolatiques qui fleurent bon l’humour et la sagesse des anciens. C’est un pan du patrimoine linguistique régional qui s’affiche sur les murs des fermes, des maisons et au détour des rues. Ici, le bon sens populaire côtoie les légendes locales », indique l’office de tourisme de Béthune-Bruay qui fût à l’initiative d’une plaquette retraçant le parcours.
En effet, l’idée était de faire « un circuit ludique, sous forme de rallye où, lors de chaque étape, il y a une énigme à résoudre en rapport avec le dicton ou le patrimoine », indiquait-on à l’époque.
Vous traverserez ainsi les communes de Houdain, Hermin, Caucourt, Gauchin-le-Gal, Estrée-Cauchy, Fresnicourt-le-Dolmen, Rebreuve-Ranchicourt et le Parc départemental d’Olhain. Cette dernière étape a été ajoutée pour y trouver les réponses aux énigmes.
L’objectif est aussi de mettre en avant certains sites des communes traversées comme les églises ou les curiosités à voir, tout comme les bonnes adresses et la découverte des légendes locales !
Quelques exemples de panneaux
À Houdain, vous trouverez par exemple le panneau « Grand dijeux, p’tit faijeux » qui veut dire « Grand bavard, petit faiseur » et qui « se dit d’une personne qui parle beaucoup et agit peu ». Ou encore « In neu ramon, i ramonne toudis miux ! » = « Un balai neuf balaie toujours mieux », donc « tout nouveau, tout beau ».
À Hermin, vous trouverez le panneau « In vot gramint d’balots qui funquent mais in n’sait pon toudis commint qu’cha va in dzous ! », qui veut dire « On voit beaucoup de cheminées qui fument, mais on ne sait pas toujours ce qui se passe en dessous ! » et qui signifie qu’il faut se méfier des apparences. Ou encore « Ch’n’est point l’vaque qui brait l’pus fort qui donne el pus ! » = « Ce n’est pas la vache qui pleure le plus fort qui produit le plus (de lait) ! » et donc que les apparences sont trompeuses, qu’il faut se méfier de ceux qui font du bruit pour pas grand-chose.
À Caucourt, on trouve le panneau « In car qui wenne, i wenne lontimps » qui veut dire « Une charrette qui grince, elle grince longtemps » et qui signifie : « Un souffreteux, parce qu’il se ménage, peut vivre longtemps ». Ou le panneau « Vo, min fiu, i vaut miux aller à ch’molin qu’à médcin » = « Va mon fils, il vaut mieux aller au moulin que chez le médecin », donc en gros : le travail, c’est la santé !
À Gauchin-le-Gal, on peut trouver le panneau « Y-o eune vaque qu’alle beule, mais in n’sait pon dins queule étape ! » qui veut dire « Il y a une vache qui beugle, mais on ne sait pas dans quelle étable ! » et donc se dit d’un individu qui ne sait pas de quoi il parle.
À Estrée-Cauchy, on trouve le panneau « Ch’est in baudet qui est dev’nu gvau », donc « C’est un âne qui est devenu cheval » qui signifie que la personne a attrapé la grosse tête ! Ou encore le panneau « Belté sin bonté, ch’est leumière sin clarté » qui veut dire « Beauté sans bonté, c’est lumière sans clarté » et qui signifie que sans générosité, la beauté n’a aucune valeur.
À Fresnicourt-le-Dolmen, vous trouverez le panneau : « El langue ed ches gins, el queue d’ches tchiens, in n’peut pon l’z’impêcher d’berloquer » qui veut dire « La langue des gens, la queue des chiens, on ne peut les empêcher de remuer » et qui signifie que nul ne peut empêcher les mauvaises langues de commérer.
À Rebreuve-Ranchicourt, vous trouverez le panneau « Quand in ravisse quêqu’in, in n’in vot que l’mitan ! » qui veut dire « Quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié » et qui signifie qu’on ne connaît jamais vraiment quelqu’un dans sa totalité. Ou bien le panneau « In pourchiau qui fait à s’mode ch’est l’mitan d’es noriture » qui veut dire « Un cochon qui fait ce qui lui plaît, c’est la moitié de sa nourriture » et qui signifie « Faire pour le plaisir et par plaisir est plus enrichissant que l’accomplissement sous la contrainte ».
Intéressés pour entreprendre le parcours ? La plaquette est à retrouver ici.