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À écouter : nous avons eu Dany Boon au téléphone et il nous parle de son spectacle dans le Nord  

Les spectateurs du Nord pourront bientôt retrouver Dany Boon sur scène avec son nouveau spectacle « Clown n’est pas un métier ». En attendant, découvrez son interview exclusive en audio, où il revient sur son retour à la scène, l’absurdité du monde moderne et son attachement à sa région.
Par Louise Ben-Bachir
Temps de lecture: 5 min

Alors qu’il est en voiture, Dany Boon décroche enfin. Il revient sur son nouveau spectacle, « Clown n’est pas un métier », évoque l’absurdité du monde moderne et partage son profond attachement au Nord.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir aujourd’hui, et de créer un nouveau spectacle ?

Dany : Le manque, tout simplement. Le manque de la scène, le manque de faire rire. Je viens de là. J’ai commencé par le théâtre, j’ai grandi avec cette énergie du direct. Le cinéma, j’adore, c’est un bonheur immense, mais mon ADN, c’est la scène. Et je m’en suis rendu compte très vite : dès les premières dates, c’était presque physique. Une sorte d’évidence. Je me suis dit : « Mais pourquoi j’ai attendu si longtemps ? » Les premières minutes sur scène, c’était frappant, presque bouleversant. On retrouve un truc viscéral.

Vous aviez une forme de nostalgie ? Ou était-ce vraiment un manque ?

Dany : C’est le présent de la scène qui me manquait. Et puis, je crois que les gens ont besoin de rire plus que jamais. On vit dans un monde saturé de mauvaises nouvelles. On est bombardés en permanence : réseaux sociaux, alertes, notifications, tout va trop vite. Et on est isolés, paradoxalement, chacun dans son petit rectangle lumineux. Une salle de spectacle, aujourd’hui, c’est presque un acte de résistance. C’est un endroit où on se retrouve, où on rit ensemble, où on se déconnecte vraiment. Ça crée une forme de communion… presque fraternelle.

Votre spectacle porte un titre très fort : « Clown n’est pas un métier ». C’est tiré d’un de vos bulletins scolaires. Quel sens ça a aujourd’hui pour vous ?

Dany : J’avais eu ce mot en rouge sur un bulletin. « Clown n’est pas un métier.» J’aurais pu prendre ça comme une humiliation. Sauf qu’à l’époque, après la panique « Mes parents vont me tuer », il y avait aussi une fierté. Parce que ça confirmait un truc : oui, j’étais un clown. Et oui, ce n’est pas un métier, c’est une passion. Et avec le recul, ce n’est pas une revanche. Quand quelqu’un vous dit : « Tu n’y arriveras pas », ça vous pousse à travailler deux fois plus. C’est presque plus formateur qu’un compliment. Ça forge une détermination incroyable.

Dans le spectacle, vous abordez l’absurdité du monde moderne, les réseaux sociaux, et l’intelligence artificielle. C’est un thème qui vous touche personnellement ?

Dany : Oui, beaucoup. On entend « IA » depuis plus d’un an comme s’il n’existait plus rien d’autre. C’est fascinant, et en même temps, terrifiant. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont l’humain réagit à ça. Pas la technologie en elle-même. L’humain qui s’adapte, qui subit, qui se perd… ou qui s’amuse. Et puis il y a les hallucinations d’IA. L’IA qui invente des faits, qui crée des fake news à partir de fake news… On atteint un niveau d’absurdité totale. C’est pour ça que je dis souvent sur scène : « Avant de passer à l’intelligence artificielle, on devrait déjà apprendre à maîtriser l’intelligence tout court. » Je m’en amuse, mais ça part d’un vrai constat.

Vous utilisez quand même l’IA dans votre travail, vous l’assumez. Comment ?

Dany : Oui, j’ai aucun problème à le dire. Je m’en sers pour chercher de la documentation, pour avoir des résumés, des synthèses. Avant, on fouillait les sites, on lisait dix pages. Aujourd’hui, on a un condensé en dix secondes. Tant que ça reste un outil d’assistance, c’est formidable. Mais écrire des scénarios ? Non. Je n’y crois pas. Il manque le facteur humain : l’intuition, le vécu, le décalage, l’imprécision même. Une machine ne peut pas deviner ce qui fait rire, ce qui touche, ce qui bouleverse.

La musique tient aussi une place importante dans votre spectacle. Pourquoi ?

Dany : Parce que ça crée du rythme. Moi, je suis seul sur scène. Alors varier, c’est indispensable. Je joue de la guitare, du piano, de l’harmonica… Ça apporte des respirations, des moments plus doux, ou au contraire très comiques. Ça change du sketch pur. Ça enrichit le spectacle. Et puis j’adore la musique. C’est une autre manière de raconter.

Vous revenez bientôt dans la région : Lille, Saint-Omer, Liévin… Vous avez aussi joué à Dunkerque. Comment vivez-vous ce retour dans le Nord ?

Dany : Comme un retour en famille, vraiment. J’ai une pression supplémentaire, parce qu’on ne veut pas décevoir les siens. Mais il y a tellement d’amour… Quand j’entre sur scène dans le Nord, les applaudissements sont… comment dire… disproportionnés (rires). C’est comme si c’était déjà la fin du spectacle alors que je viens juste de dire bonsoir ! Et ça, c’est unique. On ne le trouve nulle part ailleurs.

Les dates à venir dans le Nord :

16 mai 2025 – Saint‑Omer, Scèneo 17 mai 2025 – Lille, Théâtre Sébastopol 18 mai 2025 – Lille, Théâtre Sébastopol 25 novembre 2025 – Dunkerque, Le Kursaal 26 novembre 2025 – Liévin, Arena Stade Couvert 17 décembre 2025 – Amiens, Zénith 18 décembre 2025 – Lille, Zénith 19 décembre 2025 – Lille, Zénith 20 décembre 2025 – Lille, Zénith

Un retour très attendu pour les spectateurs du Nord, impatients de retrouver Dany Boon sur scène, mêlant humour, musique et réflexions sur notre époque.

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