MariKa a rejoint les artistes internationaux sur les murs de Boulogne-sur-Mer
Elle est la première boulonnaise à laisser son empreinte artistique sur un mur de la cité, ce qui n’est pas un mince exploit quand on voit à quel niveau la ville a élevé son Festival de Street Art.


80 m², c’était la surface accordée à MariKa pour s’exprimer lors de cette 5e édition du Festival de Street Art de Boulogne-sur-Mer. Pour l’artiste boulonnaise, l’aventure a démarré au début de l’été, quand elle a commencé à déposer des galets à l’effigie de ses célèbres Raffistolés, dans les rues de la ville fortifiée.
Une chasse au trésor estivale qui chaque semaine a fait de plus en plus d’émules. Une belle aventure qui a permis à Marina Toussent de nouer des liens forts avec ses admirateurs, au point de donner naissance à la Communauté des galets de MariKa.
Mais ce n’était que le préambule à une œuvre plus grandiose encore, avec en toile de fond, un mur d’une surface de 80 m² situé dans la rue des 2 Ponts. La ville de Boulogne, organisatrice du festival, désirait en effet intégrer l’un des Raffistolés de MariKa à un ensemble d’œuvres de Street art déjà impressionnant par sa diversité, et la qualité des artistes qui se sont exprimés : David Walker, Kobra, Case_McLaim ou encore ECB et ceux qui vont faire cette 5e édition : Telmo &Miel, Add Fuel, Monkey Bird, Piski’s, Rustam Qbi et le célèbre espagnol : Borondo.
« Là haut, j’étais bien ! »
Pour MariKa, ce fut une aventure réellement passionnante. Un challenge qu’elle a du boucler en cinq jours, top chrono ! Elle n’était pas habituée à ces grands formats et elle avoue avoir passé pas mal de soirées à faire et refaire ses croquis.
Puis il a fallu choisir un mur. « Quand on m’a proposé la rue des 2 Ponts, je suis allée le voir avec mon fils. Il a dit banco Maman ! » Puis il a fallu y aller. Monter sur un échaffaudage culminant à près de 11m50 de haut. Acheminer des pots de peinture de plusieurs kilos... Il faut un petit temps d’adaptation. Une hésitation vite balayée devant l’intensité du défi à relever : « J’ai vécu des moments de belle solitude. J’étais bien sur mon échaffaudage », raconte l’artiste.
Pour ne pas avoir à se partager entre une extrême concentration et l’intérêt que lui portait ses fans, elle les invitaient à passer la voir plutôt en fin de journée : « Pour pouvoir dialoguer avec eux en toute sérénité. » Puis est venu le moment de démonter l’échauffaudage... « Quand j’ai vu le résultat final, je me suis dit ben merde ! » Un soulagement, immédiatement suivi par la satisfaction d’avoir réussi.
Aimé était né, flottant dans sa barque le nez dans les étoiles et accompagné de poissons volants... Aimé, c’est ainsi qu’elle l’a baptisé, car tous ses Raffistolés, en plus de leurs petits défauts physiques et des « réparations » qu’ils ont subit, ont leur petit nom. Celui-là, c’est la maman de Marina qui l’a trouvé : « Ma mère était assise en bas dans la rue et pour l’occuper je lui avais demandé de me proposer des prénoms. Aimé était dans la liste des textos qu’elle m’envoyait au grè de ses idées.»
Car au delà d’une aventure personnelle, c’est aussi le soutien de toute sa famille qui a porté l’artiste et lui a permis de réussir cette fresque. De fait, elle y a mis beaucoup de touches personnelles : le nombre d’étoiles, l’immatriculation du bateau, etc. Autant de petits détails, connus d’elle seule, et qui font qu’elle n’oubliera jamais cette première incursion dans le monde du Street art.
Une première incursion mais pas la dernière car madame y a pris goût. Et ça tombe bien car des projets sont en train de se dessiner... Mais restons sur Boulogne pour le moment, car au-delà du fait (non négligeable) qu’elle soit l’une des première artistes femme à être mise en lumière dans Le festival de Street Art de Boulogne, MariKa est surtout très heureuse d’avoir peint sur un mur de sa ville natale, et de pouvoir partager son art avec les boulonnais, au même titre que tous les autres artistes qui l’ont précédée et qui lui succèderont.
À la rentrée des classes, avant de voguer vers d’autres projets et d’autres expositions (les dates sont encore en suspens avec le COVID) la boulonnaise interviendra à l’école Fémeland-Dezoteux, où les enfants pourront admirer la fresque depuis la cour. Un moment de partage avec le public que l’artiste affectionne tant.