Aire-sur-la-Lys : qui est Dominique Louis, artiste costumière de renom ?
Airoise depuis 5 ans, Dominique Louis poursuit son métier de costumière dans toute la France. Artiste renommée, elle a été nommée en 1993 aux Molières en tant que créatrice de costumes.


Dominique Louis a toujours été passionnée par les costumes. « Vers l’âge de 6 ans, je voulais faire des costumes comme dans les beaux livres » se souvient-elle.
Originaire de Belgique, elle étudie dans une école pilote qui accepte aussi bien les enfants handicapés que les fils d’ambassadeurs. « Cette mixité a donné lieu à des gens engagés, des métiers peu classiques. » À 13 ans, elle choisit l’option artistique. Elle crée des marionnettes et leur fabrique des costumes. « J’ai toujours été intéressée par le textile. »
Ses débuts en tant que costumière
Trois ans plus tard, elle rencontre Alain Carré, un jeune chorégraphe metteur en scène en manque d’argent. C’est ainsi qu’elle confectionne ses premiers costumes pour un ballet. Elle travaille à partir de la musique et du mouvement tout en respectant les exigences financières. « Il fallait faire rêver mais avec peu. »
Pendant deux ans, elle réalise des costumes en cachette de ses parents ; ceux-ci n’étant pas favorables au métier de costumière. Puis leur regard change.
Reconnaissance à 18 ans
Par le biais de petits boulots, elle réussit à acheter du tissu. Employée chez une coiffeuse, elle dessine et réalise les costumes pour le championnat du monde de coiffure, en 1978 à Paris. « On a eu la médaille d’or. » C’est là qu’elle se fait remarquer.
Elle est reconnue professionnelle à 18 ans. Elle confectionne alors des costumes tout en poursuivant ses études. « J’ai passé des nuits à faire des costumes ! » À 25 ans, elle devient historienne d’art et d’archéologie. Son mémoire est primé meilleur mémoire d’artiste contemporain. Mais il est piraté et publié sous un autre nom.
Après les ballets, le cinéma, l’opéra, le théâtre
À 26 ans, elle travaille pour l’univers du cinéma. Elle part à Paris, en Guadeloupe. Elle travaille durant 20 ans avec Daniel Mesguich pour 60 de ses créations. Elle travaille également avec l’opéra de Metz.
Pour choisir les tissus, elle se rend à Lyon chez Walder et Cie. « C’est un des rares fournisseurs de l’opéra. Il y a un choix vaste, éclectique. Les soyeux ont la maîtrise du textile. »
Elle aime marier des matières souvent éloignées. Elle aime aussi le sens du détail. Ainsi, elle a fait broder une fleur de Lys sur un velours pour Jeanne d’Arc.
Un long travail de recherches
Elle a réalisé les costumes de la comédie musicale Titanic. Elle s’est documentée sur l’époque pour dessiner les 240 costumes. Pour le début du spectacle, elle a choisi une esthétique dans les bleus pour faire illusion à la vague.
En 1993, elle a été nommée aux Molières. Elle avait alors réalisé les costumes pour la pièce de théâtre Marie Tudor. « C’est une reconnaissance pour un travail important », confie Dominique Louis.
Selon elle, c’est un métier très stressant. « Même si je ne suis pas sur scène, je suis confrontée au stress. Ce doit être beau, correspondre aux nuances. » Elle prend plaisir à être un partenaire de la réussite des créations artistiques.
Attention et écoute
Elle est présente lors des répétitions pour rectifier au besoin un costume. Elle doit parfois revoir les longueurs, l’adapter à un changement rapide de tenue. Elle reste très à l’écoute et respecte le rôle du comédien. « Il arrive qu’il y ait un changement de comédien à la dernière minute. Il faut alors refaire entièrement le costume. »
Elle a travaillé à l’opéra de Montpellier, à celui de Paris ou de Metz. Mais aussi à la comédie française ou au théâtre du peuple à Bussang. « Je me suis régalée à faire les costumes pour La dame de chez Maxim. »
Elle a confectionné des costumes destinés aux reconstitutions historiques pour des musées. « Il faut être rigoureux sur le choix des matériaux et respecter les techniques de l’époque. »
Au cœur des costumes
On peut l’apercevoir dans le film Nannerl, la sœur de Mozart, parmi les figurants. Vêtue d’un costume d’époque, elle est alors au plus près des autres figurants pour surveiller qu’il n’y ait pas d’erreur ou éventuellement effectuer quelques retouches.
Ses costumes sont régulièrement exposés au centre national du costume et de la scène à Moulins.
Ce qu’elle aime dans ce métier, ce sont les matières, mais aussi le côté humain. « Ce sont de beaux moments de rencontre où l’on a réussi à compléter une œuvre commune. Il y a une réelle complicité avec l’équipe. C’est un vrai métier avec beaucoup de recherches. »
Elle a à son actif des milliers de costumes. Elle a également confectionné 35 robes de mariées à la demande de comédiennes.
On la retrouve dans tous les domaines artistiques, y compris littéraire puisqu’elle a écrit plusieurs livres dont un sur le dernier surréaliste, Yves Bossut.
Vous pourrez découvrir ses costumes prochainement. Puisque c’est elle qui a confectionné les costumes des Virtuoses. Ils seront sur la scène de l’Espace Flandre à Hazebrouck le 18 mai prochain !