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VIDEO. « Le sombre récit d’une redécouverte de la vie. » Jezioro, nouveau roman du Béthunois Yoann Blanquart, sort le 17 janvier

Après avoir écrit cinq livres jeunesse et un premier roman destiné aux adultes, le Béthunois Yoann Blanquart nous plonge, cette fois-ci, au cœur de la nature polonaise avec son nouvel ouvrage, Jezioro, qui sort le 17 janvier aux Éditions Hello. Interview.
Journaliste
Temps de lecture: 1 min

Yoann Blanquart est un auteur béthunois de livres jeunesse et de romans. Le 17 janvier sortira Jezioro, son deuxième roman, aux Éditions Hello. Avant de nous le présenter, retour sur ses débuts et sur ce qui l’inspire au quotidien.

Qui êtes-vous, Yoann, et comment avez-vous commencé à écrire ?

D‘origine, je suis infirmier anesthésiste, passionné de littérature et d’histoire. J’ai commencé à écrire tout simplement pour raconter des histoires à mes filles, sur la mythologie grecque, à ma façon. Des petites histoires que je leur lisais le soir et qui leur ont plu. Elles m’en réclamaient d’autres pour les jours suivants. Et j’ai pris goût à cette activité. C’est comme ça que mon premier recueil d’histoires est paru, alors que ce n’était pas un objectif initial.

Qu’avez-vous sorti depuis ?

J’ai écrit deux recueils qui reprennent les légendes de la mythologie grecque et trois romans jeunesse qui sont parus (Le Secret d’Eugénie, Odysée vers l’inconnu et Sphinx et le chat mystérieux). Et dans une autre catégorie, deux romans, dont le deuxième paraîtra prochainement, qui sont plutôt destinés aux adultes : Perdition et Jezioro.

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cette transition entre livres jeunesse et romans ?

Il n’y a pas vraiment de transition. C’est-à-dire que j’ai continué à écrire pour la jeunesse, parce que ça me plaisait. Il y a des thèmes que j’avais envie de faire découvrir et sur lesquels j’étais plutôt à l’aise. Notamment plutôt l’histoire, la mythologie grecque. Ou des thèmes plus actuels, plus contemporains. Et en même temps, j’avais des idées d’un premier roman. Une idée qui a germé petit à petit, que j’ai laissé grandir. Et puis à un moment donné, j’étais prêt à écrire. Mais j’ai continué en parallèle à écrire pour les enfants. Donc il n’y a pas réellement eu de fracture. Ça s’est fait naturellement.

Qu’y a-t-il de différents dans l’écriture ?

Bizarrement, ce n’est pas plus facile pour la jeunesse, contrairement à ce qu’on pourrait penser. C’est-à-dire qu’on est très dans le contrôle, on fait attention à ce qu’on écrit, aux thèmes, la façon dont on les aborde. Parce que parfois, ça peut être compris de manière un peu déviée. Dans la littérature jeunesse, on n’accepte pas ça. Il faut peser chaque mot. On a quand même beaucoup plus de liberté finalement quand on écrit pour les adultes, parce qu’on peut laisser libre cours à notre imagination. Et puis, il y a des façons, parfois, plus brutes de dire les choses. Éléments qu’on ne peut pas se permettre avec des enfants.

Qu’aimez-vous transmettre dans vos écrits ?

Mes écrits sont souvent inspirés de thèmes de société, plutôt entre mythe et réalité pour les enfants. J’aime bien jouer avec ça, mélanger des choses bien concrètes, bien réelles, des auteurs qui ont vraiment existé, l’Histoire, avec toujours un petit côté fantastique, un peu rêveur, tout en abordant des thématiques comme la liberté de penser, le libre arbitre, qui sont des valeurs importantes pour moi.

Par contre, pour le public adulte, je mets moins de limites dans les thèmes abordés. C’est très inspiré de mes lectures, de l’Histoire avec un grand H, des événements passés desquels parfois, on n’a pas spécialement appris et pour lesquels on aurait pu tirer les leçons aujourd’hui en vue de se comporter différemment… J’aime faire un mélange de ce que j’ai un peu dans la tête – ce n’est pas spécialement mon avis qu’on retrouve dans mes livres – avec des interprétations, des raisonnements, mélangés à ce que je lis, et ça fait un petit mélange fiction, en abordant des thèmes divers et variés. Donc je pense que les gens s’y retrouvent aussi dedans.

Vous sortez votre prochain roman, Jezioro, le 17 janvier. De quoi parle-t-il ?

C’est une fiction, toujours, qui va nous emmener dans un récit fait a posteriori d’un narrateur dont on ne connaît pas l’identité, qui va raconter une de ses expériences, l’expérience qui a bouleversé sa vie et qui l’a métamorphosé, au sens propre comme au figuré. Dans ce roman, on est toujours à la limite de quelque chose qui s’est réellement passé et de ce qui peut se passer dans sa tête. À un moment donné, pendant sa pause estivale, il a besoin d’un éloignement de la société, des contraintes, de l’oppression. Il part alors, avec sa famille, voguer dans une contrée isolée de Pologne. Et rapidement, il va faire connaissance avec un monde qui est à l’opposé du sien, où le silence règne. Mais le silence a une voix : ce sont les animaux sauvages, un lac qui frétille quand la brise vient le caresser, les feuilles secouées par un temps de pluie. Il va vraiment s’attacher à ça et il va ressentir quelque chose d’un peu surréaliste, extraordinaire, une force qui l’attire au bord du lac, parce que Jezioro, ça veut dire lac en polonais, et ce n’est pas un hasard. Il va donc partir à la découverte de tous les éléments qui entourent cet endroit. Il va se détacher de plus en plus des membres de sa famille et partir dans une sorte de misanthropie réactionnelle. Il ne sait pas pourquoi, mais il a besoin de se retrouver seul pour réfléchir, pour partir réellement à la rencontre des éléments. Et des choses étranges vont se passer là-bas…

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce roman ?

C’est le côté obscur, clairement. C’est un peu le sombre récit d’une redécouverte de la vie. Un peu comme une nouvelle naissance d’un personnage et qui va bouleverser sa vie. Et en même temps, qui peut faire prendre conscience que, même dans les contrées les plus isolées et dans lesquelles, c’est la faune et la flore qui dominent, finalement, chaque territoire est toujours un peu empiété par l’homme.

Où pourra-t-on le retrouver ?

Sur le Béthunois, directement en librairie, comme au Furet du Nord ou à Alpha B et dans toutes les librairies de France et de Navarre, sur commande, sur réservation, tout comme sur les sites de vente de livres en ligne, bien entendu.

En 4-5 ans, vous avez donc sorti sept ouvrages. Quel sentiment ça vous procure ?

J’ai beaucoup d’idées. Je me dis, tant que j’ai des idées, autant en profiter, parce que peut-être qu’un jour, j’en aurai moins. Là, je suis sur un rythme quand même assez soutenu. Et ces idées sont devenues des livres. Tant mieux. Probablement qu’un jour, mes idées n’intéresseront personne et auquel cas, je les garderai pour moi. Aujourd’hui, j’ai encore des idées et donc je travaille sur d’autres projets.

Quels projets ?

J’ai déjà un autre livre jeunesse qui est écrit pour lequel je n’ai pas recommencé à solliciter d’éditeurs. Et j’ai un troisième roman que je viens de finir. Je l’ai officiellement terminé le 3 janvier !

Avez-vous une routine d’écriture pour être aussi performant ?

Pas du tout. Je n’ai aucune routine. Je n’ai pas de temps dédié à ça. Je m’y mets quand j’ai le temps. J’ai la chance pour le moment d’avoir plein d’idées et de les accumuler. Quand je vais courir ou quand je marche ou autre et que les idées me viennent, j’essaie de les emmagasiner. Parfois, je note sur un bout de papier ou sur mon smartphone pour me les rappeler. Et le fait d’avoir emmagasiné plein d’idées, je suis très productif en peu de temps. Ce qui me permet de ne pas avoir besoin de routine avec des heures assis et la page qui ne se remplit pas beaucoup.

Depuis le début de votre carrière d’écrivain, quel retour lecteur vous a le plus marqué ?

Ce que j’aime bien, parfois par la loi du hasard ou par le fait que je sois passé dans une classe ou de m’avoir croisé en librairie, c’est quand les enfants viennent me revoir parce qu’ils ont apprécié les premiers livres. Et ils reviennent spécialement justement pour avoir le dernier ouvrage sorti et être content de me dire que mon livre leur a plu. Ça, c’est le côté vraiment sympathique. Et souvent, en plus, ils sont sans filtre (rires). Pareil pour les adultes, avec des personnes que je ne connaissais pas au départ, qui m’ont lu et qui ont déjà réservé mon livre en librairie alors qu’il n’est pas encore sorti ! On se rend compte finalement qu’il y a un petit bout de chemin qui est effectué et que ça progresse peu à peu quand même.

Finalement, est-ce que vous avez un rêve en tant qu’écrivain ?

À mon avis, comme toute personne qui commence à écrire et qui « résiste un peu », qui continue à produire, à sortir des livres et à les faire éditer, pourquoi pas laisser un peu plus de place à cette activité dans ma vie ? Ça prend déjà de la place, mais pourquoi pas en vivre un peu mieux, on va dire ?

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