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Main Square Festival d’Arras : une « opportunité énorme » pour les artistes émergents selon Benjamin Mialot (4 Écluses Dunkerque)

Le Main Square Festival d’Arras met à l’honneur les talents régionaux avec sa scène du Bastion. Benjamin Mialot, programmateur aux 4 Écluses, à Dunkerque, nous explique comment l’équipe de sélection repère les pépites locales pour offrir une expérience unique aux festivaliers.
Journaliste
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Le Main Square Festival attire chaque année des milliers de personnes à la Citadelle d’Arras. Et pour cause, de grosses têtes d’affiche sont au programme tous les ans avec une diversité musicale incroyable pour contenter toutes les générations. Mais le MSF se démarque également par son fort ancrage régional et sa scène, le Bastion, dédiée exclusivement aux prodiges locaux.

Et pour trouver les pépites locales, les organisateurs font appel à un groupe d’experts, des programmateurs des scènes régionales. Qui sont cette année : Laurène Guilly du Pharos, à Arras, François Delsart du Poche, à Béthune, Charles Thiollier du 9-9 bis, à Oignies, Camille Bailleux de l’association Dynamo, à Lille et Benjamin Mialot, programmateur aux 4 Écluses, à Dunkerque. Ce dernier nous en dit plus sur la manière dont toute l’équipe procède pour offrir aux festivaliers une expérience unique.

Comment est née cette rencontre avec le Main Square Festival d’Arras ?

À l’origine, le Main Square organisait un tremplin qui permettait à un groupe régional de se produire en ouverture de la 2ᵉ scène principale et j’avais déjà eu l’occasion de faire partie du jury qui décidait quel groupe allait participer. Puis, ils ont voulu accentuer leur mise en avant de la scène régionale en créant la scène du Bastion. Je fais partie du comité de programmation de cet espace depuis 2022.

Pourquoi, selon vous, avoir fait appel à ce groupe de programmateurs ?

Ce que je constate, c’est que dans le comité sont représentés des lieux plutôt inscrits dans des territoires industriels, miniers, etc. et en périphérique de la métropole lilloise. On se connaît tous aussi, j’ai déjà eu l’occasion de discuter et de travailler avec ces personnes.

Cela permet de couvrir l’ensemble du Nord-Pas-de-Calais aussi, non ?

Oui, parce que dans des programmations régionales, on a vite fait de se focaliser un peu trop sur la scène lilloise – qui est forcément la plus importante et la plus professionnelle – et, du coup, on vient mettre à l’honneur la Côte d’Opale, le bassin minier, des territoires qui ne sont pas forcément toujours dans la tête des programmateurs. Dans le comité, chaque membre vient avec des suggestions basées sur ses propres repérages au fil de l’année. Ensuite, on en discute tous ensemble en fonction de divers paramètres, notamment sur la diversité esthétique et la représentativité du territoire.

Deux groupes de votre sélection seront sur la scène du Bastion : 0 Degré et Nord//Noir. Dites-nous en plus sur ces groupes ?

0 Degré est un groupe de rap de Tourcoing. C’est un trio, ce qui est assez rare puisque ce sont plutôt des projets solos maintenant. Au-delà de cette singularité, c’est un projet très engagé, très à l’ancienne dans la façon de rapper. Je trouve qu’il y a vraiment de la noirceur, de l’authenticité dans ce groupe que j’aime beaucoup. Ils avaient été sélectionnés pour les finales du tremplin Buzz Booster l’année dernière, le tremplin rap national !

Nord//Noir, c’est un groupe de Calais qui fait un mélange de musique électronique extrême et de punk en français. Ce sont des chansons engagées. C’est vraiment un projet unique sur le territoire pour moi, un groupe qui a un discours social et politique très prononcé et qui est surtout une machine de guerre pour faire danser les gens ! C’est un gros coup de cœur ! On les suit depuis quelque temps, donc on est très contents pour eux de cette opportunité de se produire sur une scène importante, dans un des festivals majeurs de la région. C’est aussi un peu leur année, car ils ont été sélectionnés pour participer au Printemps de Bourges.

Pour résumer, le Bastion, c’est un vrai tremplin pour les artistes émergents ?

Oui, c’est une super visibilité. La scène du Bastion, ce n’est pas une scène installée dans un coin, c’est une vraie scène, dans un vrai espace dédié à la culture régionale au sens large. C’est donc une belle opportunité pour eux de jouer dans des conditions pros, d’avoir un public pour eux et d’avoir une carte de visite assez chouette pour un projet assez jeune !

C’est important pour vous de monter au public que nous avons de grands talents locaux ?

C’est très important sur un événement comme ça, parce qu’il y a beaucoup de festivals de cette ampleur qui ne s’intéressent que très peu à leur scène régionale. Je trouve ça bien que le Main Square fasse cet effort. C’est une opportunité énorme pour les groupes et ça montre toute la vitalité qui se passe ici, dans notre région, et dont les gens n’ont pas forcément conscience. Les petits artistes d’aujourd’hui qu’on découvre sur cette scène sont peut-être les gros artistes de demain !

Un dernier mot ?

Les horaires du Bastion sont pensés en fonction à ne pas trop se télescoper avec les têtes d’affiche, c’est pensé pour que les gens puissent avoir ce temps de découverte, donc il n’y a pas trop d’excuses pour ne pas rater toute la scène régionale !

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