Pas-de-Calais : du vin blanc, local et bientôt bio
À Maresquel-Ecquemicourt, Jean-Charles Dubreucq et sa famille exploitent depuis trois ans une parcelle de vigne pour la production d’un chardonnay blanc. Les prémices d’une production de vin dans les Hauts-de-France chapeautée par Ternovéo et commercialisée sous la marque « Les 130 ».


Il y a trois ans, Jean-Charles Dubreucq, exploitant agricole à Maresquel depuis 1992, se lançait dans un nouveau défi : produire du vin. L’agriculteur a maintenant une nouvelle corde à son arc avec la culture de 8 700 pieds de vigne plantés en mai 2020. Après deux années nécessaires pour mettre en route la culture, il a pu faire une première vendange en octobre 2022.
Une vraie découverte pour lui et sa famille qui participe très activement à la récolte des grappes. Leur première production de vin a été très satisfaisante puisqu’en première vendange, on espère 30% de rendement sur la globalité du terrain, alors que la famille a pu récolter pas moins du double. Une fois transformée en jus puis en vin, leur première vendange a permis d’obtenir 4 800 litres.
Les Hauts-de-France, terre de vin
Même si la production de vin dans la région arrive tardivement par rapport à d’autres régions françaises, sa qualité n’en est pas pour autant moindre. Bien au contraire ! Le réchauffement climatique en est la principale raison. Il fallait juste oser démarrer une culture qui n’est pas coutumière dans notre région. Les sols, ensuite, sont plutôt propices à la production du chardonnay blanc : « Pour planter, on a fait une analyse de sol. Il est argileux avec un fond calcaire avec la particularité d’avoir 30 à 40% de silex. C’est vraiment une terre dure que la vigne apprécie », analyse Jean-Charles Dubreucq.
Investissements humain et financier
Prendre la décision de produire du vin ne s’invente pas et ne se fait pas sans investissements autant financiers qu’en temps. « Ce projet est d’abord l’occasion de créer une diversification agricole car les céréales ce n’est plus ce que c’était », confie Jean-Charles Dubreucq.
C’est aussi un gros investissement car pour planter un hectare de vignes, il faut compter au moins 50 000 euros. Sans oublier l’investissement temps : « Tous les ans, en termes de main-d’œuvre, il faut compter 400 à 500 heures de travail. » Toutes ces heures ne sont pas étalées sur une année mais bien sur un temps précis de seulement quelques jours. Le raisin est ensuite livré et traité au Chais de Ternovéo à Dompierre-Becquincourt dans la Somme et le vin est vendu la marque « Les 130 ».
Des vins locaux chez les locaux
Près d’un an après les premières récoltes, le vin est à découvrir chez les commerçants et restaurateurs locaux. Les vins sont bien-sûr disponibles au chai à Dompierre-Becquincourt, chez les cavistes du coin et dans des caves sur Abbeville ou Saint-Omer et enfin dans les magasins de vente directe des produits agricoles.
Vers une production biologique
Il faut trois ans pour réussir la conversion d’une culture en mode bio et Jean-Charles Dubreucq ambitionne déjà de proposer un vin 100 % bio dès 2024. Ce travail de transition impose une manière de production plus stricte et précise où la nature est respectée, mais aussi où elle peut vivre librement : « Sur la parcelle de vigne, on laisse pousser la flore naturelle et on l’entretient. On tond, on n’a pas droit au désherbant et on fait quelques traitements biologiques pour soigner la vigne, qu’elle soit en bonne santé et qu’elle nous donne du bon raisin », conclut-t-il.
*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.