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La petite histoire du Plum-pudding à Calais et à Boulogne-sur-Mer

Le plum-pudding, un gâteau anglais à l’origine, occupe une place à part dans la tradition de Noël à Calais et à Boulogne. On vous raconte comment il a fait son apparition sur le littoral.

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

Il apparaît en Angleterre au 15e siècle, inspiré de la recette des « Mince pie » créée pour préserver la viande stockée dans des plats à gâteaux remplis de raisins séchés, « plum » signifiant « raisins » en anglais à cette époque (prune de nos jours). Et de la recette du  pottage, une base de blé concassé ou d’orge, auquel on mêlait de la viande, des fruits secs et des épices, et qui mijotait sur le feu plusieurs jours durant.

On a enlevé la viande et on l’a remplacée par du ‘’suef’’, du ‘’suif’’ en français, c’est-à-dire de la graisse animale fondue. Le pudding a été sacré dessert de Noël en 1714 par le roi George Ier.

Les villes de Boulogne-sur-Mer et Calais ayant été assiégées et occupées par les Anglais durant plus de 200 ans, ils y ont laissé quelques traces de leurs passages dont ce plantureux gâteau. Peu onéreux, rassasiant et conçu pour une longue conservation, il représentait le met idéal pour les longues sorties en mer.

Au XIXe siècle la version sucrée prend le pas sur la version salée et les Britanniques qui fréquentent encore assidûment le littoral boulonnais et calaisien de manière touristique, finissent d’implanter la coutume du pudding de Noël.

Qu’est-ce qu’il y a dedans ?

Le plum, c’est une boule de farine, de fruits secs, de fruits confits (la nouveauté !) de graisse animale (souvent remplacé par de la margarine de nos jours), de sucre et d’épices, d’eau et de rhum. Souvent fabriqué deux semaines avant Noël, enveloppé dans un torchon et cuit à la vapeur. Puis réchauffé, toujours à la vapeur, avant d’être flambé au rhum et servi à la fin du repas de Noël, accompagné du chant qui va bien : ‘’Mon beau sapin’ ou ‘’O’Guénels’ pour les Boulonnais.

Aujourd’hui, le Plum-pudding garde une place à part dans le cœur des familles de la Côte d’Opale, beaucoup ayant peaufiné leur propre recette pour l’améliorer à leur goût. C’est ainsi que différentes recettes se sont transmises de génération en génération.

On peut acheter des kits pudding et s’atteler à sa fabrication. On peut aussi le trouver tout fait. Il est vendu entre 45 et 50 euros le kilo dans les boulangeries de la Côte d'Opale. Ces puddings se conservent très bien pendant des mois grâce à leur forte teneur en alcool et en fruits confits. Très consistant, on dit qu’on peut en manger encore parfois jusqu’à Pâques ou même au Noël suivant !

Le saviez-vous ?

La coutume de déguster du Plum-pudding à Noël a été introduite dans de nombreuses régions du monde par les colons britanniques. C’est aujourd’hui un dessert répandu en Irlande, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada et en Afrique du Sud.

Ce n’est pas dans le sens des aiguilles d’une montre mais bien d’est en ouest qu’il faut malaxer la mixture. La tradition dit que c’est pour rendre hommage au voyage des Rois mages, venus rejoindre Bethléem depuis l’Orient.

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