Le Portel : tendances, uniques et durables… Et si on confectionnait ses vêtements en tricot ?

Laurie Vigreux a repris le magasin familial Mode et Laines, au Portel, il y a 9 ans. Elle propose aujourd’hui toutes sortes de laines à tricoter ou à crocheter et anime des ateliers pour les débutants.

Pourquoi le tricot, comme le crochet, ce n’est pas ringard ?

« Il y a des gens qui ont encore, à l’heure actuelle, beaucoup d’a priori sur le tricot comme quoi c’est ringard ou que c’est pour les vieux. Mais beaucoup s’aperçoivent qu’acheter tout fait, ça coûte très cher aujourd’hui, et que le faire soi-même et de meilleure qualité, ça ne coûte pas forcément plus cher. Ils y regardent donc à deux fois et prennent le temps de se retourner vers des savoir-faire comme ça. Ils peuvent aussi personnaliser leurs vêtements pour avoir quelque chose d’unique et de tendance. Les gens comprennent aussi que les vêtements achetés en boutique sont souvent fabriqués à Taïwan, au Bangladesh ou en Chine et sont fabriqués en général par des enfants. Les gens commencent à avoir une réflexion plus éthique. »

Quelle est la différence entre le tricot et le crochet ?

« Ce ne sont que deux techniques différentes, avec un outil différent. Le tricot, on vient le faire avec des aiguilles, tandis que le crochet, on utilise un crochet. Le rendu n’est pas le même, pourtant c’est le même fil ! »

Comment faire pour commencer le tricot ?

« Je propose des ateliers tricot au sein de la boutique. C’est gratuit mais je demande aux gens de prendre au minimum le matériel chez moi. Je leur apprends les techniques de bases : monter les mailles, tricoter un point à l’endroit, à l’envers et arrêter ses mailles. S’ils ne peuvent pas se déplacer, j’ai tourné des tutos sur ma chaîne Youtube. »

En combien de temps peut-on apprendre ?

« Ça dépend d’une personne à une autre, mais j’ai déjà eu des gens qui ont appris à tricoter en une heure ! Dès les bases acquises, on a juste un patron à suivre, avec le nombre de maille à monter, la technique à utiliser. Et on peut tricoter un pull sans problème, une écharpe, des vêtements bébés… »

Combien de pelotes faut-il pour confectionner un vêtement ?

« En général, les pelotes de laine ou de coton se vendent par 50 ou 100 grammes. Plus on prend de la laine fine, plus c’est léger, donc plus on aura de mètres de laine dans la pelote. Pour un pull taille adulte, il faut une dizaine de pelotes environ. Mais il existe des marques qui créent une seule et même pelote, avec des couleurs dégradées, pour ne pas avoir besoin de la changer au cours de route. Au fur et à mesure, le pull prend forme de lui-même. C’est plus simple pour commencer et les débutants adorent ça car ils voient le motif changer sans qu’ils aient besoin de faire quoi que ce soit. »

Est-ce plus cher de confectionner ses vêtements soi-même ?

« Ça dépend de la manière dont on le voit. J’ai tendance à dire que c’est, peut-être, aussi cher, voire un peu plus cher qu’un pull tout fait industriellement. Mais c’est un investissement car on va avoir une pièce de meilleure qualité, quelque chose qu’on aura fait soi-même donc une valeur plus sentimentale. Et on peut le personnaliser en choisissant la couleur, le fil, l’effet que ça peut donner, l’épaisseur… Et surtout, on va pouvoir le garder des années et des années ! »

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Les habits tricotés, on ne les porte généralement qu’en hiver, non ?

« Non, ça dépend de la matière utilisée. L’avantage de la laine comme du coton, c’est qu’ils sont thermorégulants. La laine, quand tu as chaud, ça va te garder ta température, et quand tu as froid, elle va te donner chaud. Le coton, a contrario, va garder la fraîcheur ! »