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« Angela », un réseau de veilleurs pour protéger les victimes de violences et d’incivilités mis en place à Calais

Murielle Milon, directrice générale du CCAS de Calais, et directrice générale adjointe aux solidarités de la ville nous explique comment ce réseau de veilleurs transforme les bars, restaurants et commerces calaisiens en lieux refuges, grâce à un simple mot de code : « Angela ».
Par Louise Ben-Bachir
Temps de lecture: 1 min

À Calais, un nouveau réseau de solidarité se met en place pour lutter contre le harcèlement de rue et les violences dans l’espace public. Il s’appelle « Angela ». L’idée est simple : permettre à toute personne en détresse de se réfugier dans un commerce partenaire, en utilisant un mot de code « Je veux parler à Angela ». Une cinquantaine d’établissements calaisiens ont déjà rejoint le dispositif. Pour en parler, Murielle Milon, adjointe au maire, nous explique comment ce réseau fonctionne et en quoi il peut vraiment faire la différence.

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C’est quoi ce nouveau dispositif Angela ?

C’est un dispositif qui repose sur un réseau de commerces, de bars et de restaurants, engagés à accueillir toute personne victime de violences ou d’incivilités dans l’espace public. Il fonctionne avec un nom de code : « Angela ». Concrètement, une personne en difficulté peut entrer dans l’un de ces lieux et dire : « Je veux parler à Angela », ou « Je suis Angela », ou encore « Je voudrais rencontrer Angela ». Ce simple mot signale qu’elle est en danger, qu’elle a besoin d’aide, qu’il faut la mettre à l’abri.

Combien de commerçants calaisiens participent à ce dispositif ?

Aujourd’hui, 50 commerçants, bars et restaurants ont déjà répondu à l’appel. Mais surtout, on a reçu une vraie écoute et un réel intérêt de la part des commerçants et des présidents d’unions commerciales, dans tous les quartiers de Calais. Ils étaient présents lundi soir pour le lancement du dispositif, et ils vont maintenant relayer l’information auprès de leurs adhérents, c’est-à-dire auprès de nombreux autres commerçants calaisiens.

Est-ce que les commerçants sont formés ? On ne leur demande pas de suivre une journée entière de formation. En revanche, dans la charte qu’ils signent et à travers l’accompagnement que nous avons déjà entamé, on leur transmet les bons réflexes à adopter quand une personne demande de l’aide : ne pas juger, faire preuve de bienveillance, être dans l’empathie, ne pas intervenir dans la vie de la personne, mais simplement la mettre à l’abri. Ces réflexes, on les partage déjà avec eux, et on continuera à le faire, notamment avec leurs équipes s’ils le souhaitent.

Mais concrètement, est-ce que ça peut vraiment marcher ? Est-ce efficace de rentrer dans un commerce et de demander « Angela » ?

Oui, se mettre à l’abri, c’est déjà une forme d’efficacité. On sait qu’aujourd’hui, dans toutes les grandes villes, il y a des problèmes d’incivilité, de personnes agressées ou embêtées sur la voie publique. Et souvent, ça arrive à des heures de fort passage, dans les gares, autour des centres commerciaux… Le simple fait de savoir que, sur la voie publique, une personne embêtée peut entrer dans un commerce et demander de l’aide, c’est déjà dissuasif pour ceux qui voudraient l’importuner. Et ça rassure aussi les personnes plus vulnérables : les jeunes femmes, les personnes âgées… Beaucoup de femmes âgées me disent qu’elles n’osent plus se promener seules ou aller faire des courses à certaines heures. Donc oui, ce dispositif joue un rôle dissuasif. Et il crée aussi un réseau de veilleurs : chaque commerçant devient un acteur de la sécurité collective, un accompagnant attentif. Et ça, c’est important.

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